Vous avez sûrement sauté sur l’occasion afin de pouvoir repartir «gratuitement» avec une carte my.t vous donnant droit à une recharge de Rs 50. Et vous n’avez pas hésité à faire la queue pendant plusieurs minutes devant une Telecom Shop pour vous faire plaisir. Cette «action commerciale» comme on l’appelle à la Telecom Tower, à la rue Edith-Cavell à Port-Louis, est en cours depuis ces derniers week-ends, notamment dans un centre commercial à grosse fréquentation à Flacq. Et l’affluence jusqu’ici est non négligeable, même si Mauritius Telecom (MT) n’a pas souhaité avancer de chiffre quant au nombre d’utilisateurs touchés, se réfugiant derrière l’argument qu’elle «opère dans un environnement concurrentiel et n’a donc pas pour habitude de dévoiler sa stratégie».

Sauf que des questions se posent quant à l’intention réelle de MT avec une telle opération, surtout à la veille des élections ainsi que de l’entrée en opération officielle des caméras de la Safe City, prévue en décembre. Car pour bénéficier de cette recharge de Rs 50, l’utilisateur doit fournir en retour son numéro de portable, son nom et le numéro de sa pièce d’identité.

Nous avons donc adressé une série de questions à Sherry Singh, Chief Executive Officer de MT, mardi. En l’occurrence: quel est le but de cette campagne ? Est-ce la première fois que MT s’y met ? Sinon, quand et combien de fois MT l’a fait ? Quel usage MT fera-t-elle des informations personnelles des membres du public ? Est-ce à des fins politiques sachant que nous sommes à la veille des élections ? Quelle garantie MT donne-t-elle à ceux qui ont fourni leurs données personnelles que celles-ci ne seront pas utilisées à des fins politiques ?

Outre de faire valoir que MT «n’a pas pour habitude de dévoiler sa stratégie et son plan d’action commerciale», le service de presse de MT nous a donné comme seule réponse que «l’utilisation des informations et données des clients est régie par la Data Protection Act. Dans la gestion des données de ses clients, Mauritius Telecom agit en totale conformité avec les dispositions légales de la Data Protection Act». Rappelons justement que l’objectif de la Data Protection Act de 2017 est «d’assurer la protection du droit à la vie privée des personnes, compte tenu de l’évolution des techniques utilisées pour saisir, transmettre, manipuler, enregistrer ou stocker les données relatives aux personnes».