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Visite d'Uhuru Kenyatta: vers une intensification de la coopération Maurice-Kenya

9 avril 2019, 10:38

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Visite d'Uhuru Kenyatta: vers une intensification de la coopération Maurice-Kenya

Le monde des affaires se doit de profiter des retombées de la visite du chef de l’État kenyan Uhuru Kenyatta, qui débarque à Maurice à 16 h 30 dans l’après-midi de ce mardi 9 avril. Durant cette démarche officielle de quatre jours, les deux pays devront signer plusieurs accords. Amédée Darga, spécialiste d’investissement en Afrique et ancien ministre, rappelle qu’après l’Afrique du Sud, le Kenya est le deuxième pays avec lequel Maurice compte le plus d’échanges. «Le Kenya est le pays phare de l’Afrique de l’Est en termes de développement. Le secteur bancaire et l’assurance, voire le global business, sont les filières où Maurice est bien ancrée malgré le jugement de la Cour suprême kenyane », précise-t-il.

Azad Dhomun, banquier en Afrique et ancien ambassadeur itinérant sur ce continent, considère le marché kenyan comme une opportunité pour les producteurs mauriciens et les petites et moyennes entreprises pour écouler leurs produits. «Ils sont nombreux les commerçants kenyans qui font de gros retraits d’argent en fin de semaine pour aller faire des achats à Dubaï ou en Asie. Port-Louis est beaucoup plus près que ces pays. Pourquoi donc ne pas présenter nos produits aux commerçants kenyans ? Cependant, il faut voir si le coût du fret entre les deux pays est plus bas que celui de Dubaï ou d’ailleurs», affirme-t-il. De plus, poursuit le banquier, Maurice – pays membre de la SADC et du COMESCA – pourra faire profiter aux exportateurs de nombreux avantages offerts par ces deux entités.

Pour profiter davantage de l’exportation, l’ancien ambassadeur de Maurice au Mozambique, Alain Laridon, ajoute qu’il faudra utiliser le Kenya comme une plateforme pour exporter sur toute l’Afrique. «L’aéroport de Nairobi est une plaque tournante en Afrique. À partir de là, nous pouvons exporter nos produits en Afrique de l’Ouest ou ailleurs », rappelle-t-il. D’après les statistiques, en moyenne 125 vols décollent de l’aéroport Jomo Kenyatta quotidiennement, soit environ 1 800 par semaine.

D’ailleurs, Alain Laridon maintient que le Kenya est un des pays africains où la bureaucratie ne fait pas obstacle aux hommes d’affaires. Selon le classement de la Banque mondiale, Kenya occupe la 3e place dans le créneau «doing business» en Afrique subsaharien, derrière le Rwanda, alors que la première place revient à Maurice. «L’avantage avec le Kenya est que les fonctionnaires parlent très bien l’anglais», soutient-il.

Par ailleurs, Azad Dhomun note qu’il y a d’autres secteurs qui méritent d’être exploités. Depuis quelque temps, les Kenyans de la classe moyenne, a-t-il observé, voyagent dans les pays avoisinants. «Il faut vendre la destination Maurice avec eux. Il y a aussi le tourisme médical. L’Afrique du Sud est devenu cher pour se faire soigner. Pourquoi pas attirer cette clientèle chez nous ?», propose-t-il. De plus, l’ancien ambassadeur itinérant rappelle que quand il était en poste, il était même question que des médecins mauriciens au chômage aillent travailler au Kenya.

Avec la visite d’Uhuru Kenyatta, Amédée Darga et Alain Laridon croient comprendre que le gouvernement veut continuer adhérer à la philosophie de prendre comme partenaire économique l’Afrique. «Des visites de chefs d’État africains doivent être plus régulières. Il y a eu trois depuis le début d’année. Il en faudra davantage», insiste Amédée Darga.