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Roméo vs Sandyana Sinatambou: «J’étais convaincu que j’allais remporter le procès»

12 novembre 2018, 20:18

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Roméo vs Sandyana Sinatambou: «J’étais convaincu que j’allais remporter le procès»

Joaquim Roméo se savait innocent. Il a été acquitté le 5 novembre, en cour de district de Port-Louis, par la magistrate Meenakshi Bhogun. L’homme de 56 ans revient sur l’incident qui s’est produit le 20 février, à l’étude Sinatambou, dans la capitale, au cours duquel il a été accusé d’avoir insulté et agressé Sandyana Sinatambou, l’épouse du ministre de la Sécurité sociale et de l’Environnement. Le charpentier, que nous avons rencontré en compagnie de son épouse, avance : «Je n’ai pas eu besoin d’un avocat pour me défendre.»

Dans son jugement, la magistrate affirme que «he (NdlR, Joachim Roméo) made a positive impression on me. He was coherent in his testimony and stood the test of cross-examination without an iota of difficulty». Elle devait ajouter qu’«après avoir passé les preuves à la loupe, j’estime que la poursuite n’a pu prouver que l’accusé a agressé et menacé la plaignante».

«Je crois que les allégations de Madame Sinatambou contre moi découlent du fait que j’étais remonté contre elle et que j’ai dit qu’on avait pris mon argent sans que j’obtienne satisfaction.»

Le quinquagénaire, qui avait été détenu pendant un jour suivant son interpellation, s’explique au sujet des allégations contre lui. «J’avais sollicité les services de l’étude Sinatambou depuis pas mal de temps mais je n’avais toujours pas les documents que je voulais. Je crois que les allégations de Madame Sinatambou contre moi découlent du fait que j’étais remonté contre elle et que j’ai dit qu’on avait pris mon argent sans que j’obtienne satisfaction.»

Faute de moyens, il n’a pu retenir les services d’un avocat. «J’étais convaincu que j’allais remporter le procès car j’étais innocent.» Pour lui, c’est une perte inestimable qu’il a encourue en termes de temps et d’argent. «À cause de tout ça, je dois maintenant payer un autre notaire pour continuer mes démarches. Je dois dire que même quand j’étais poursuivi, je ne me suis pas laissé abattre», affirme Joachim Roméo, ajoutant que la justice a fini par triompher.

Son épouse revient sur l’incident. «Tout a commencé lorsque nous avons voulu obtenir un ‘site plan’ car nous voulions ouvrir une boutique à Cité-Briqueterie, Roche-Bois. Nous avions sollicité les services de l’étude Sinatambou pour effectuer les démarches.»

Selon elle, son mari et elle-même se seraient rendus au bureau de Sandyana Sinatambou à plusieurs reprises, mais cela n’avait pas abouti. «Le 20 février, mon mari et moi nous sommes rendus à son bureau. Mo bolom demann li kot site plan-la été ek li’nn réponn brit.» Une dispute aurait éclaté entre eux.

Son mari aurait insisté pour que Sandyana Sinatambou lui remette les documents voulus. Il aurait dit vouloir faire appel à un autre notaire, et c’est à ce moment-là que Sandyana Sinatambou aurait appelé la police pour porter plainte contre Joachim Roméo. Comme Joachim Roméo l’a indiqué en Cour, son épouse s’aligne sur sa version des faits. «Ce jour-là, il n’y a pas eu d’agression ni de menaces.»

«Tout a commencé lorsque nous avons voulu obtenir un ‘site plan’ car nous voulions ouvrir une boutique à Cité-Briqueterie, Roche-Bois. Nous avions sollicité les services de l’étude Sinatambou pour effectuer les démarches.»

Le charpentier aurait subi une perte de revenus depuis son inculpation, car «il devait se rendre en cour de nombreuses fois et, pour cela, il devait s’absenter de son travail, à Rivière-Noire, sur le chantier», dit sa femme. Le jour de son acquittement, il a été soulagé.

Sandyana Sinatambou, elle n’était pas présente. «Ce qui fait que la cour n’a pas eu l’occasion d’écouter sa version des faits.» Dans son jugement, la magistrate Meenakshi Bhogun a fait valoir que, devant l’absence de la plaignante, elle n’a pu écouter sa version.