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Acrobaties : trois jeunes de Roche-Bois reviennent d’un stage en Chine

23 octobre 2011, 00:00

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Acrobaties : trois jeunes de Roche-Bois reviennent  d’un stage en Chine

Ils ont entre 17 et 19 ans et habitent Roche-Bois, faubourg de Port-Louis. Melissa Constant, Anne-Sophia Théodore et Marvin Samane ont eu la chance de partir pour la Chine pour une initiation à l’acrobatie. Ces jeunes sont rentrés au pays le 8 octobre dernier, ramenant dans une leurs valises de belles expériences qu’ils sont prêts à partager.

Des costumes, des cerceaux, des chapeaux, des quilles. Voilà ce que contenaient les valises de ces trois jeunes à leur retour au pays, après une année de stage en Chine. Leur rêve a commencé en août 2010 après une visite de Goolam Cader Ally, un professionnel de Keep Fit à Roche-Bois. C’était lors d’une présentation de « Role Models » aux jeunes de la région organisée par le Mouvement pour le Progrès de Roches-Bois (MPRB). Et parmi les personnalités choisies pour cette présentation,  se trouvait Goolam Cader Ally. Ce dernier  avait bénéficié de trois invitations pour un stage d’initiation à l’acrobatie. Il avait donc  souhaité offrir cette opportunité à trois jeunes de la cité Roche-Bois.

Pourtant, rien ne prédestinait ces adolescents à cette discipline. Marvin était étudiant en forme III au collège Alpha, Mélissa poursuivait ses études au collège Medco Bhojuharry et Anne-Sophia complétait sa forme IV à l’établissement Sundhur Munrakhun à Montagne Longue. Jusqu’au jour où ils ont entendu parler de la bourse pour le stage en Chine et qu’ils se sont inscrits comme dix autres jeunes en vue de l’exercice de  sélection.

«Ils sont talentueux ces jeunes. D’ailleurs dans le cas d’Anne-Sophia, il faut savoir que sa sœur, Anne-Michèle était également parmi les meilleurs candidats. Le jury a eu beaucoup de mal à départager les deux jeunes filles », affirme Marie-Noëlle Léveillée, éducatrice au MPRB.

Finalement, c’est Anne-Michèle elle-même qui a décidé de donner cette chance à sa sœur, vu qu’elle souhaitait poursuivre ses études à Maurice. Alors que les deux autres, Marvin et Mélissa étaient déjà sélectionnés.

C’est alors le début d’une belle aventure pour les trois jeunes qui ne se connaissaient pas vraiment à l’époque. L’excitation du départ se mêle alors à la tristesse de la séparation avec les proches. Ils laissent derrière eux parents, frères et sœurs pour aller à la découverte d’un autre pays, d’une autre culture et d’une discipline.

Après le baptême de l’air, les jeunes arrivent à Beijing et y séjournent deux jours avant de rejoindre l’école d’acrobatie d’Heibei. Au programme : six jours d’entraînement par semaine. Marvin, Mélissa et Anne-Sophia apprendront la rigueur, la précision et le travail d’équipe.

«Nous ne nous connaissions pas. Une fois arrivés à Heibe, nous avons rencontré  d’autres jeunes originaires de plusieurs pays d’Afrique. Nous nous sommes vite liés d’amitié avec eux. Et puis ils nous ont beaucoup aidé », raconte Marvin.

Une aide qui leur a été précieuse, surtout durant les deux premiers mois où ils ne comprenaient pas un mot de ce que disait le mentor. «C’était dur. Le coach était très sympa mais nous n’arrivions pas à comprendre ce qu’il disait », raconte Anne-Sophia en rigolant.

Du coup, pour s’adapter, les futurs acrobates ont dû apprendre la langue chinoise. Certes, ils ne l’ont pas complètement maîtrisée, mais ils savent dire « bonjour », « merci », « combien ça coûte ? »…en mandarin.

Toutefois, si nos jeunes ont pu s’adapter à leurs hôtes chinois et à leur langue, ils n’en diront pas autant pour la nourriture. C’est avec le sourire aux lèvres que Mélissa décrit ce qu’ils mangeaient  sur le campus.

«Disons qu’ils ont une façon très particulière de cuisiner. Par exemple, ils découpent un poulet et  place les morceaux dans une grande marmite d’eau, y compris les pattes, la tête et tout ce qui va avec », affirme-t-elle en riant avec des mimiques propres à elle pour désigner les pattes et la tête du poulet.

Nos trois apprentis acrobates improvisent, alors, pour ne pas avoir à manger ce qu’offre l’école. Ils s’achètent un «Rice cooker » pour y cuire des nouilles instantanées dans leur chambre. «Sauf que la surveillante n’aimait pas que l’on apporte à manger dans le dortoir. Quand elle l’avait appris, elle nous avait coupé notre allocation pour un mois », rajoute Anne-Sophia, arborant un sourire elle-aussi.

La jeune fille raconte une autre anecdote. Elle a passé tout un mois à la clinique d’Heibei. Elle avait contracté la rougeole. «J’ai été privée d’un mois d’entrainement. Mais bon, cela ne m’a pas gâché mon séjour. Je me suis rattrapée ensuite », poursuit-elle.

Aujourd’hui, ces jeunes affichent une assurance et une précision dans leurs mouvements. Ils font d’ailleurs la fierté de leur famille respective, mais aussi celle de leur deuxième maison, le MPRB. Les éducatrices Josiane Chung Fat King, Patricia Nanette et Marie-Noelle Léveillée sont en admiration devant les prouesses des trois jeunes. De grands écarts, du jonglage, des sauts et des chorégraphies, ils ont tout appris.

Et c’est avec fierté que Marvin, Mélissa et Anne-Sophia se disent prêts à faire découvrir leurs talents aux Mauriciens. Toutefois, tout en pratiquant leur nouvelle passion, ces acrobates regagneront le chemin de l’école dès l’an prochain.
Trois prodiges, trois jeunes espoirs pour le pays, mais surtout trois enfants issus d’un milieu dit « défavorisé » qui ont prouvé qu’avec un coup de pouce et une bonne volonté, on arrive à réaliser de grands projets.

A voir la vidéo