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Sémantique électorale

5 mai 2024, 08:57

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Quelle est la relation entre la couverture médiatique et le ton négatif ou le langage agressif en politique ? Selon une récente étude journalistique, les politiciens qui utilisent la négativité, surtout de manière incivile, sont plus susceptibles de recevoir une couverture médiatique aux heures de grande écoute. Cette visibilité médiatique semble encourager un comportement encore plus négatif.

Malgré les risques potentiels d’aliénation des électeurs ou d’augmentation de la polarisation, la préférence des médias pour le contenu négatif peut perpétuer un cycle de négativité, souligne l’étude réalisée par Željko Poljak dans The International Journal of Press/Politics. Ainsi donc pour attirer les feux des projecteurs, les politiciens tendent à adapter leur comportement pour attirer l’attention des médias, ce qui signifie souvent escalader les conflits ou augmenter la valeur de divertissement. Ce qui pourrait alors expliquer les dérapages des uns au Parlement ou sur les estrades du 1ᵉʳ-Mai.

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Nous ne sommes pas uniquement à quelques mois des prochaines législatives, mais au milieu d’un vaste monde qui change sans cesse. Et le petit jeu politique mauricien, qui consiste à attaquer les adversaires sous la ceinture et à remuer le feu communal, paraît depuis longtemps dépassé, mais les leaders ne veulent pas quitter la scène, ou changer de partition. Pourtant, la nation, morcelée, qui pense et agit en tant que tribus, doit voir plus grand, plus loin. Il nous faut voir ce qu’on ne voit pas encore. Le discours nécessaire pour un développement durable s’inscrit dans la durée, pas dans la survie ou la destruction des dynasties.

C’est une évidence, après avoir écouté les discours politiques lors de la supposée fête du Travail, que les discours qui accrochent se font entendre davantage dans les sphères citoyennes que politiques. Les politiciens ont dit tout et son contraire. Ils se sont pas mal démonétisés : les foules dans les meetings ne font pas les élections, car un faible pourcentage des votants s’y rend (et nombre de ceux qui s’y rendent y vont surtout pour boire un bon coup avec les amis du quartier dans un autobus gratuit, mis à leur disposition). Mais encore une fois, l’on va nous dire : on n’a pas le choix, c’est le folklore électoral.