La mission diplomatique indienne à Londres s'est plainte samedi auprès du ministère britannique des Affaires étrangères d'un «incident honteux» au cours duquel son haut commissaire au Royaume-Uni a été confronté à des manifestants dans un temple sikh de Glasgow en Ecosse.

L'incident, rapporté par la haute commission indienne au Royaume-Uni mais démenti par un groupe sikh d'Ecosse, survient après que le Canada a accusé l'Inde d'être impliquée dans l'assassinat d'un leader séparatiste sikh et citoyen canadien, en juin près de Vancouver, provoquant une tempête diplomatique entre les deux pays.

La mission indienne a déclaré que Vikram Doraiswami, son haut commissaire au Royaume-Uni, avait été invité au temple sikh, ou Gurdwara, de la plus grande ville d'Ecosse, vendredi, pour discuter de questions communautaires et consulaires. Mais, selon la même source, il s'est retrouvé confronté à son arrivée à trois personnes décrites comme des "éléments extrémistes non locaux" qui ont tenté de «forcer violemment l'ouverture» de son véhicule. Le diplomate a quitté les lieux sans poursuivre sa visite, selon la commission indienne.

Anne-Marie Trevelyan, secrétaire d'Etat britannique à la région Indo-pacifique, s'est dite «préoccupée». «La sécurité des diplomates étrangers est de la plus haute importance et nos lieux de culte au Royaume-Uni doivent être ouverts à tous», a-t-elle déclaré sur X, anciennement Twitter.

Cependant, un groupe écossais de Sikhs a parlé d'«informations erronées» concernant «une manifestation pacifique et légale s'opposant à la visite officielle de @VDoraiswami au #GlasgowGurdwara». Le diplomate «est resté en sécurité dans sa voiture», «il a choisi de s'éloigner du Gurdwara et n'est pas resté pour répondre aux inquiétudes légitimes de la communauté sikhe», a affirmé sur les réseaux sociaux l'organisation de défense des droits des Sikhs en Écosse.

La police écossaise a confirmé qu'elle avait été alertée concernant des troubles au Gurdwara vendredi, selon les médias britanniques.

Le Royaume-Uni compte quelque 500.000 Sikhs, dont une importante communauté en Écosse. Ces dernières années, ils ont fait campagne sur le cas de Jagtar Singh Johal, un blogueur sikh écossais, détenu en Inde depuis cinq ans. Accusé de faire partie d'un complot terroriste contre des dirigeants hindous de droite, il a été inculpé de conspiration en vue de commettre un meurtre.