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Responsabiliser
<B>par Nazim ESOOF</B>
Les consultations populaires ne se limiteraient-elles qu?à une course à la surenchère électoraliste ? Pour ces municipales 2005 d?un bloc à l?autre, on annonce des mesures populistes. Mesures d?allègement fiscal, annonce-t-on dans le camp de l?opposition. Des surprises qui cueilleront à froid les adversaires ce vendredi, enchaîne-t-on dans le camp du gouvernement. Faut-il gaver de galettes électorales les votants pour remporter une élection à Maurice ? Les électeurs n?auraient-ils développé que le réflexe clientéliste? Les politiques sont-ils autant fascinés, obsédés par le pouvoir pour qu?ils prennent le risque de corseter davantage l?économie déjà malade de ce pays ? Ces questions appellent des réponses qui indiquent une responsabilisation générale.
Il est temps pour l?alliance MSM-MMM-PMSD de comprendre qu?elle n?a pas perdu les dernières élections parce qu?elle aurait tenu un langage de vérité mais simplement parce qu?elle n?a pas su, en bon stratège, habiller sa ?vérité?. Il est temps aussi pour l?Alliance sociale de comprendre qu?elle n?a pas remporté ces élections parce qu?elle présentait une meilleure équipe ou un meilleur projet mais simplement parce qu?elle avait promis un catalogue plus étoffé de cadeaux populaires. L?Etat et l?exécutif ne peuvent pas continuer à jouer les Pères Noël. Pas de magiciens qui usent la plateforme politique pour faire le commerce des changements condamnés à être éphémères parce qu?irréalistes et ancrés dans des cerveaux dont l?horloge idéologique s?est figée dans le fantasme communiste.
On ne dit plus la vérité aux Mauriciens. On ne les regarde plus dans les yeux. On les encense. On leur fait croire que le petit Etat insulaire que nous sommes est capable de mettre le monde à ses pieds. C?est du fétichisme politique qui permet de masquer un corps gangrené par les doutes et les dettes. D?époque en époque, on s?est voilé la face. Le sucre était menacé. Le textile aussi. Le miracle mauricien s?est résumé à croire que les régimes préférentiels allaient s?éterniser. On ne peut pas berner éternellement un peuple avec des promesses électorales. A chacun de prendre ses responsabilités.
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