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Mortifications du vendredi saint

26 mars 2005, 00:00

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Clous, fouets et sang: les catholiques philippins les plus dévots ont une nouvelle fois respecté leurs rites de mortification à l?occasion du vendredi saint qui commémore le chemin de croix de Jésus. Ce rituel, qui attire de nombreux curieux et n?est pas «béni» par l?Eglise, a été observé dans de nombreuses parties de l?archipel, dont la population est majoritairement catholique.

Les forces de sécurité étaient sur le qui-vive à l?occasion de cette semaine sainte en raison de la promesse des rebelles du Sud de venger 22 des leurs, dont trois de leurs chefs, tués il y a dix jours lors d?une mutinerie dans une prison de Manille. Cette menace n?a toutefois pas empêché des milliers de Philippins, mais aussi d?étrangers, d?affluer dans le village de Cutud, à une heure et demi de route de la capitale. Cutud est un haut lieu des scènes spectaculaires de mortification de la part des «pénitents», coiffés de capuches, qui se fouettent le dos jusqu?au sang.

Après avoir porté leur croix, onze d?entre eux se sont fait crucifier cette année devant la foule pour revivre la Passion du Christ. «Je me sens plus léger après avoir été crucifié, mais ma croix était vraiment lourde», explique l?un d?entre eux, qui observe ce rite chaque année depuis que sa mère a guéri de la tuberculose, il y a 19 ans. Dans la ville proche de San Simon, une centaine de pénitents de tous âges se sont fouetté le dos tandis que leurs proches, munis de lames de rasoirs, aidaient leur sang à couler. «Ma douleur est peu de chose, par rapport à mes péchés», confie l?un deux, Arriola, un peintre en bâtiment.