Publicité

L’heure est grave

12 juin 2013, 10:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

«Mo crwar mo pou bizin ferm mo bizness acoze napa rouleman.» Propos d’un commerçant de Port-Mathurin en ce début de semaine. Et il n’est pas le seul à se plaindre de la morosité au niveau des affaires. Mise à part la construction de la route de Roche Bon Dieu /Brûlé, il n’y a pas de chantier pouvant absorber de la main-d’œuvre et faire circuler de l’argent dans le pays.

 

L’actuel gouvernement régional mise beaucoup sur la création des petites et moyennes entreprises, la production, la transformation et l’exportation pour faire décoller l’économie. Mais est-ce que les institutions suivent en ce qu’il s’agit des facilités à offrir aux potentiels producteurs et entrepreneurs ?

 

Le Rodriguais n’est pas «bizness minded» de nature. C’est la raison pour laquelle les autorités publiques doivent doubler les efforts pour faciliter sa tâche. 

 

Il faut sérieusement évaluer de manière dépassionnée comment l’autonomie a réellement permis de simplifier les démarches pour la création des entreprises à Rodrigues. Et depuis le retour aux affaires de l’Organisation du peuple de Rodrigues, en février 2012, en quoi les procédures se sont assouplies en ce qui concerne les démarches administratives pour faire émerger cette nouvelle race d’entrepreneur dont parlent les dirigeants ?

 

Quelle est l’efficacité réelle de ce fameux concept de «One Stop Shop» à la mode depuis des années ?

 

Les citoyens sont encore trop nombreux à percevoir la machinerie administrative comme un créateur d’obstacles qui empêche d’avancer. On entend souvent les mêmes refrains : «Permi pe tarde. Bann la pe roul mwa. Mo finn fatigué tap bann laport. Zot dir papie inn all moris. Mo bizin all guet commissair pou deblok sitiation…»

 

Quand les entreprises ne peuvent pas démarrer, la pauvreté s’accentue, il n’y a pas de circulation d’argent, le commerce s’étrangle et la morosité s’installe. 

 

Nous vivons un temps où il ne faut pas rater une occasion pour orienter les actions vers la création d’emplois. Il est dommage que la présentation de Pamela Bappoo-Dundoo à Malabar, samedi dernier, n’était pas adressée à des entrepreneurs potentiels pouvant commencer immédiatement un projet pour faire des «Tisane grand-mère de Rodrigues» pour l’exportation. C’est l’exemple d’un projet simple que les autorités ont le devoir de tout faire pour faciliter l’émergence. Si une personne doit attendre plus d’une année pour avoir un terrain pour démarrer un projet, on peut toujours continuer à faire de la formation. Entre-temps, la triste réalité de l’exode va continuer à nous coller aux pieds.