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Au nom de la transparence

25 février 2016, 07:17

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Aucun gouvernement n’a jamais mis de zèle à défendre la transparence de la vie publique. Il n’y a pas eu de progrès, non plus, depuis l’arrivée aux affaires de la nouvelle majorité. Il faut donc qu’une pression constante s’exerce sur l’Alliance Lepep pour qu’elle honore ses engagements de campagne électorale.

Avec la rentrée parlementaire, qui a lieu dans un mois, la transparence deviendra un thème sur lequel l’opinion publique devra être très vigilante. Il est possible d’avancer sur la voie de la transparence très vite. Si le financement des partis et l’accès à l’information doivent suivre un long processus, en revanche, la publication de la liste des avoirs des élus peut être rendue effective immédiatement. D’autant, qu’une telle pratique existait déjà dans le passé.

La loi actuelle contraint les ministres et les députés à établir une liste de leur patrimoine. Mais ce document est jalousement gardé par la commission anti-corruption. Le public n’y a pas accès.

 Dans sa forme actuelle, la déclaration des avoirs n’a aucune utilité. Quel est l’intérêt de cet exercice pour le peuple si la liste reste secrète ? Ce n’est pas l’esprit de la déclaration des biens.

 Pour qu’il y ait une vraie transparence, il faut que la déclaration du patrimoine soit divulguée au public. Une telle exigence figurait dans le « Declaration of Assets Act » de 1991. Néanmoins, avec l’avènement du Prevention of Corruption Act en 2002, une technicité légale a annulé cette avancée. Personne ne sait qui doit se charger de publier la liste des avoirs. Est-ce le speaker de l’Assemblée nationale ou la Commission anti-corruption? Quatorze ans après l’adoption du POCA, cette énigme n’a pas été résolue. Sans une volonté politique, rien ne bouge.

 Pour que la nouvelle loi soit efficace, il faut élargir son champ d’application. L’obligation de faire une déclaration de patrimoine ne peut se limiter aux seuls élus. Elle doit être étendue à tous les gradés de la fonction publique susceptibles de monnayer leur pouvoir décisionnaire.

La publication du patrimoine des élus est un principe progressiste qu’il est difficile de contester. Mais, ceux qui ne craignent pas le ridicule peuvent s’y opposer en invoquant une violation de la vie privée!