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Faites vos jeux municipaux…

4 mai 2015, 10:31

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Le gouvernement a tout à gagner, l’opposition dispersée et désordonnée, tout à perdre. Une date de scrutin très proche, le 7 juin, la campagne éclair d’un mois à laquelle les citadins vont bientôt faire face, avec des ministres et des députés dont la tâche est facilitée par des vacances parlementaires, font partie d’une stratégie qui, à première vue, favorise le gouvernement pour ces élections municipales. Cinq mois après sa victoire, malgré l’affaire BAI qui, dans une certaine mesure, a écorné son image, l’alliance Lepep veut profiter de sa popularité pour séduire les citadins avec un argument qui a fait mouche lors des dernières législatives : le grand nettoyage, étendu cette fois à nos mairies. Est-ce que cet appel sera entendu ?

 

Malgré les avantages du gouvernement, qui semble mieux organisé que l’opposition et qui se soucie d’offrir une figure unie, du moins en apparence, ce n’est un secret pour personne que le MSM n’a pas de réelles assises dans les agglomérations. Mais sa confortable victoire du 10 décembre, qui le crédite d’une certaine légitimité, et son alliance avec le PMSD et le ML lui donnent des raisons d’espérer conquérir les villes. D’autant que, face à une opposition éclatée, ses deux partenaires n’ont pas arrêté d’ouvrir leurs bras généreux au troupeau mauve déçu, perdu et éparpillé en trois ailes effritant un MMM qui, pour reprendre Sartre, ressemble à un cadavre à la renverse.

 

Si le parti de Bérenger a longtemps profité d’un fort ancrage urbain, ses trois précédentes défaites électorales et les dernières secousses lui donnent l’air d’une formation en plein désarroi, qui n’a pu régler ses guerres internes, préférant laisser partir sans broncher – en applaudissant presque – des têtes qui auraient pu faire la différence dans les batailles des municipales : Kamano, Lesjongard qui malgré sa mutation au n°14 a toujours bonne réputation dans la circonscription n°4, Barbier, etc.

 

C’est dire si le MMM ne part pas serein dans ces élections et risque, en cas de défaite – ce serait la quatrième – de provoquer davantage de découragement et de sérieuses interrogations chez ceux qui, jusque-là, sont restés fidèles à leur leader historique malgré la division, avec d’un côté Ganoo et sa bande, et de l’autre le Mouvement Liberater bien en selle au gouvernement depuis décembre. Si le ML tentera de profiter de ces élections pour faire une démonstration de force, avec une assiduité particulière à Beau-Bassin/Rose-Hill, pour l’heure, il semble que la bande des démissionnaires à Ganoo veuille plutôt se montrer prudente. À écouter Alan Ganoo sur les ondes de Radio Plus hier matin, celui-ci ne souhaite prendre aucun risque dans ce scrutin. Quelle forme prendra la participation de cette scission mauve ? Les municipales verront-elles le premier accord tacite entre Ganoo et ses amis (malgré sa garantie de vouloir rester dans l’opposition) et le ML de Collendavelloo ?

 

Du côté des Rouges, tous les yeux seront désormais rivés sur Arvin Boolell qui semble réellement vouloir s’affranchir d’un Ramgoolam à qui il a demandé ni plus ni moins de «step down» vendredi dernier. Même s’il n’est que le porte-parole du parti, c’est Boolell qui sera amené à diriger la bataille des municipales. Proposera-t-il un accord avec les Mauves ou avec l’aile dissidente du MMM ? Si Boolell dit n’exclure aucune discussion avec les partis d’opposition, il paraît difficile pour le MMM de s’allier aux Rouges alors que Bérenger vient d’avouer regretter l’alliance de son parti avec le PTr lors les dernières législatives. Mais la politique étant ce qu’elle est, le même Bérenger a affirmé hier que «nous avons toujours eu de bonnes relations avec Arvin Boolell depi lepok so papa». La campagne a déjà commencé…