Les amendements aux lois du travail, les négociations collectives dans l’industrie sucrière et dans le secteur portuaire et la lutte pour les négociations nationales dans le transport public sont parmi les principaux dossiers syndicaux pour 2013.

L’année 2013 est synonyme de négociations intenses dans le monde syndical. Trois secteurs clés s’activeront dès le mois de janvier dans des négociations. La première démarche syndicale devra débuter aux alentours du 7 janvier. Date à laquelle expire le délai accordé par les employés du secteur du transport aux entreprises d’autobus.

En effet, les employés du transport public demandent des négociations sur une base nationale, comme cela a été le cas dans l’industrie sucrière et au port. Selon les syndicalistes du secteur du transport, il n’est pas logique que les négociations ne se fassent pas sur une base nationale alors que les révisions salariales, elles, se font au niveau national et par instance nationale. D’autant plus, que les prix des tickets d’autobus et les subsides du gouvernement soient les mêmes dans toutes les compagnies d’autobus.

Du côté des travailleurs de l’industrie sucrière, les négociations devront débuter ce mois-ci. C’est ce que stipule l’accord qui avait été signé entre le Joint Negociating Panel (JNP) et la Mauritius Sugar Producers’ Association (MSPA), sous l’égide du ministre du Travail en août 2012. Les principales demandes des syndicalistes seront axées sur la révision des salaires.

«L’industrie sucrière a eu le temps de se remettre des pertes encourues à cause de la baisse du prix du sucre sur le marché européen. A présent, l’industrie produit du sucre à haute valeur ajoutée. Notre moto c’est qu’on ne peut pas produire du sucre haut de gamme avec des salaires bas de gamme», explique Ashok Subron, un des dirigeants du JNP.

Rappelons, toutefois, que le mois de décembre 2012 a été marquant pour les syndicalistes du JNP et de la General Workers Federation. Ils ont tenu tête aux amendements proposés par Shakeel Mohamed aux deux lois du Travail. L’une des raisons principales c’est que ces amendements changent le rapport de force entre employés et employeurs.

«Lors du conflit d’août dernier, en vue d’avoir des négociations nationales en 2013, la MSPA et Shakeel Mohamed avaient proposé que les travailleurs renoncent à leur droit de grève. Mais la négociation ne peut avoir lieu sans ce droit fondamental et nous avons tenu tête», affirme Ashok Subron.

En effet, un des amendements aux lois du travail stipule que quand il existe un accord collectif, les travailleurs ne peuvent déclarer litige durant des négociations qui ont lieu entre-temps.

«Or, prenons le cas de l’industrie sucrière, l’accord signé en 2010 est valide jusqu’en décembre 2013. Mais les négociations collectives doivent débuter ce mois-ci. Suivant cette clause, nous n’aurions pas eu droit de déclarer litige en janvier 2013, lors des négociations, à cause de l’accord en cours», explique le syndicaliste Subron.

Quant au secteur portuaire, les propositions syndicales ont déjà été soumises. Les syndicalistes comptent militer pour que les travailleurs manuels soient encadrés d’une meilleure structure. «Cette catégorie d’employés a été laissée pour compte depuis 1997. Il y a de vieux travailleurs qui se sont retrouvés avec des salaires dérisoires. L’écart salarial est bien trop grand», souligne Alain Edouard, président de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA).

Ensuite, l’association propose que le bonus de productivité soit revu en faveur des travailleurs de la section des opérations. Autre demande des syndicalistes ils souhaitent que les horaires de nuit soient mieux rémunérés. Ces derniers disent attendre d’avoir des discussions avec la direction. Le délai pour une finalisation de l’accord est fixé à mars 2013.

Mais déjà, ces trois secteurs se sont unis pour dire non aux amendements proposés par Shakeel Mohamed. Ils organisent conjointement une grande manifestation le 16 mars prochain dans les rues de la capitale aux environs 13 heures.