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Produits dérivés : Les banques encouragées à empêcher elles-mêmes les dérapages

25 octobre 2010, 00:00

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Produits dérivés : Les banques encouragées à empêcher elles-mêmes les dérapages

Les produits dérivés permettent de se prémunir contre les risques, dont ceux de change. Mais, cet outil financier doit être utilisé dans les meilleures conditions possibles. C’est le message transmis par Yandraduth Googoolye (photo),  premier vice gouverneur de Banque de Maurice, lors d’une conférence. 

Tel a été le message du numéro deux de la Banque de Maurice, le premier vice gouverneur, Yandraduth Googoolye, à la conférence «African Echoes» organisée par le Global Board of Trade (GBOT) pour marquer l’entrée en opération d’une nouvelle bourse dédiée aux produits dérivés pour les commodités et les devises étrangères.

L’orateur a attiré l’attention sur le fait qu’on entend parfois parler de banques confrontées à des pertes énormes en raison de leurs portefeuilles de produits dérivés. Cela n’est pas dû aux produits dérivés eux-mêmes ou aux bourses qui les ont vendues.

Le blâme en revient aux banques elles-mêmes qui n’ont pas su créer les procédures et les contrôles pour s’assurer que leur traders évoluent dans un environnement contrôlé. Il s’ensuit que les traders indélicat se sont engagé dans des deals qui ressemblent davantage à de la spéculation qu’à du hedging, déclare Yandraduth Googoolye.

Il faisait sans doute référence à Jerôme Kerviel, l’ex trader de la Société Générale, en France, qui vient d’être condamné à des dommages et intérêts qu’il ne pourra jamais payer, soit 4,9 millions d’euros. La Société Générale est sortie comme victime de ce procès alors qu’il est flagrant que son système de contrôle interne a failli lamentablement ou alors que la Société Générale a fait semblant de ne pas voir tant que Kerviel gagnait de l’argent pour la banque.

Toujours est-il que pour bien indiquer l’importance des produits dérivés, Yandraduth Googoolye a souligné qu’il s’agit du plus important marché financier au monde et qu’il est en expansion. Il représentait en juin 2010 un total de 75 trillions de dollars.
 
Outre son importance sur le plan quantitatif les marchés dérivés sont également importants pour permettre aux banques et au monde des affaires de se prémunir contre les risques, dont les risques liés à l’évolution du taux de change.

A Maurice, l’on reproche souvent aux exportateurs de ne pas être proactif pour gérer les risques de change car ils sont une minorité à pratiquer le hedging pour se prémunir contre les fluctuations des taux de change.

Les risques existent dans tous les marchés et une des manières de se protéger contre les risques est de recourir aux produits dérivés ce qui explique la prédominance de ce marché dans la finance internationale.

De ce constat découle l’importance d’avoir une bourse bien régulée et efficiente pour organiser le commerce des produits dérivés. La récente crise financière mondiale a pour origine des produits dérivés de crédit hypothécaire à risques que l’on s’échangeait over the counter et non pas dans un marché régulé, fait ressortir Yandraduth Googoolye.

Aujourd’hui la tendance internationale est de limiter le marché over the counter en faisant entrer les produits qui s’y traitent sur un marché officiel régulé.

Les produits dérivés aident à gérer les risques, surtout ceux liés au taux de change et un marché bien régulé facilite la détermination des prix et offre de la liquidité, a résumé le numéro deux de la Banque centrale.