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Education : Quand l’orientation professionnelle fait défaut

24 février 2010, 00:00

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Education : Quand l’orientation professionnelle fait défaut

Vos résultats de Higher School Certifi cate (HSC) en poche, vous vous demandez quelle formation choisir, quel métier envisager. Certes, durant les trois prochains jours, vous pourrez toujours vous rendre à Pailles, mais le reste de l’année, vers qui vous tourner ?

Depuis le début des années 70, existe le Careers Guidance Service du ministère de l’Education. Mais lorsque l’on sait que le pays compte pas moins de 299 collèges d’Etat et que dans le service en question, seuls trois conseillers d’orientation travaillent, l’on est en droit de se poser la question suivante : combien de jeunes peuvent-ils réellement conseiller ? Est-ce à dire que l’on n’accorde pas d’importance à l’orientation professionnelle ?

Si du côté de l’Espace des métiers, le directeur, Robin Phoolchund, est d’avis qu’ils sont venus pallier un manque, Floryse Lamy-Venkatasamy, responsable du projet «Equal Opportunities, Career Education & Guidance » auprès du Bureau de l’éducation catholique (BEC) n’en pense pas moins que l’orientation professionnelle est «une grande inconnue pour les décideurs de ce pays». A la question de savoir s’il y avait un besoin en termes d’orientation professionnelle, Floryse Lamy-Venkatasamy dira que «le besoin est là, criant, urgent». Et pourtant, dit-elle, au début des années 90, le ministre de l’Education de l’époque, Armoogum Parsuramen, s’était rendu compte de cette lacune. C’est pourquoi cent vingt et quelque enseignants - des collèges confessionnels, privés et d’Etat - avaient suivi une formation de l’Université Napier d’Ecosse. Les cent vingt ont achevé leur formation et pendant quelques années, le career guidance s’est fait dans les écoles. «Du moins dans les collèges confessionnels», précise Floryse Lamy-Venkatasamy.

Mais graduellement, les personnes formées ont été appelées à d’autres postes. Il y avait un besoin de personnes formées mais comme les jeunes n’étaient pas conseillés, cela ne menait à rien… «Nous avons décidé de relancer la machine.» C’est ainsi qu’en 2008, le BEC initie un projet – chapeauté aujourd’hui par l’Institut Cardinal Jean Margéot – de formation en Career Guidance Education. Il s’agit d’un levelling course. «Nous leur avons enseigné l’élémentaire», souligne Floryse Lamy-Venkatasamy qui ajoute que les conseillers aident le jeune à prendre conscience de qui il est, de ce qu’il est capable de faire. Aujourd’hui, les profs formés donnent des cours dans le contexte scolaire et rencontrent également les élèves qui le souhaitent en rendez-vous individuels. Il s’agit d’un emploi à temps partiel.

Floryse Lamy-Venkatasamy reconnaît que les professeurs de Career Guidance devraient être employés à plein temps mais pour cela, ils doivent être diplômés. Après tout, de la Form III à la Form IV, les jeunes ont besoin d’êtres guidés. «Le rapport du Pay Research Bureau (PRB) 2008 avait prévu l’emploi d’un Career Guidance Teacher à temps plein mais on n’a rien vu venir. Je sais qu’il y a d’autres préoccupations actuellement, néanmoins, il faut s’occuper des jeunes», soutient Floryse Lamy-Vencatasamy.

Au lycée Labourdonnais, depuis deux ans et demi environ, le proviseur a pris l’initiative de créer un poste de conseiller d’orientation. «J’ai tout de suite été très sollicitée autant par les élèves que les parents», confie Tessa Rochecouste, conseillère d’orientation. Au-delà des activités qu’elle organise et coordonne en classe, elle est également disponible tous les jours pour conseiller élèves et familles au cours d’entretiens privés.

Ce genre de rencontres, le Career Guidance Service du ministère de l’Education en propose également gratuitement à son bureau de Rose-Hill. Si avant ils faisaient des rencontres one to one dans les collèges, aujourd’hui, avec les ressources dont ils disposent, ils interviennent uniquement auprès de groupes. «Nous essayons de répondre à un maximum de questions. Mais il est vrai que bien souvent, nous voyons des jeunes qui n’osent pas poser des questions», souligne Marie-Ange Ah Yow, Acting Principal Officer au Career Guidance Service du ministère de l’Education. Elle dit avoir remarqué qu’aujourd’hui, «les jeunes veulent un maximum de renseignements. Ils sont plus informés mais ils veulent être sûrs qu’ils ont pris la bonne décision». Après tout, comme le souligne Tessa Rochescoute, la difficulté n’est pas de trouver une information sur des métiers ou sur une formation mais plutôt de sélectionner cette information et se l’approprier.

Marie-Ange Ah Yow est d’avis qu’il est impératif de ne pas baser son choix uniquement sur la demande du marché. Un avis que partage Cherianne Carta, counsellor à l’Espace des métiers : «On réfère les jeunes à l’Indicative Priority List de la Tertiary Education Commission en ce qui concerne le marché du travail mais comme l’indique son intitulé, cette liste est indicative. On ne doit pas choisir son métier en fonction du marché du travail. La demande du marché changera, ce que l’on aime risque moins de changer.»

Selon Marie-Ange Ah Yow, pendant un temps, il est vrai que la préoccupation des jeunes était de se lancer dans un secteur qui paye bien mais aujourd’hui, dit-elle, ils cherchent davantage quelque chose qu’ils aiment. A noter que d’après Tessa Rochecouste, pour pouvoir prétendre guider un élève vers son projet, un suivi à long terme est nécessaire. A bon entendeur salut…

Valérie OLLA

 

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Valrie OLLA