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Du thon débarqué à Maurice sous déclaré au Mozambique par des navires français

8 avril 2011, 00:00

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Du thon débarqué à Maurice sous déclaré au Mozambique par des navires français

Deux navires français se sont retrouvés dans la ligne de mire de Maputo. Ils sont accusés de n’avoir pas déclaré des prises qui ont été transbordés à Maurice, à Madagascar et aux Seychelles. 

Des navires français pêchant dans les eaux territoriales mozambicaines ont fait une fausse déclaration de capture durant l’année 2010. Conséquence, Maputo a souffert d’un manque à gagner et une bonne partie de ces prises ont fini par se retrouver aux Seychelles, à Madagascar et à Maurice.

C’est ce qui a été révélé par le ministère mozambicain au moment où le sommet de la Commission des thons de l’océan Indien s’ouvrait à Colombo, au Sri-Lanka, il y a quelques jours. Alors que onze navires français opèrent sous les parallèles 10°32 et 20°, deux d’entre eux, à savoir l’Avel Vad et la Franche Terre, sont accusés de fraude.

Le premier navire appartient à la CMB, à Concarneau, dans le Finistère, alors que la seconde est la propriété de la Sapmer, une entreprise basée à la Réunion mais qui a aussi des intérêts à Maurice. Il est reproché à l’Avel Vad de n’avoir pas déclaré 71 tonnes de thon contre 58 tonnes pour la Franche-Terre. 

A l’hôtel du gouvernement, l’on explique n’avoir jamais été averti de cette affaire et que si faute il y a, des sanctions seront prises. D’autant que Maurice est un membre actif de la Commission des thons de l’océan Indien et n’a pas hésité à collaborer avec les Françaisdans l’affaire des légines pêchées dans les mers australes il y a quelques années.

Cependant, chez les Français eux-mêmes, c’est un autre son de cloche. La Sapmer a fini par reconnaître son tort après avoir appris par une coupure de presse mozambicaine du délit qui lui est imputé. Au Quotidien de la Réunion le vendredi 25 mars dernier, le directeur général de la Sapmer, Yannick Lauri, fait ressortir que « cela n’aurait pas dû arriver ».

Après avoir eu confirmation des accusations auprès de Maputo, la firme a promis de payer l’amende qui lui a été imposée, sous peine de ne plus pouvoir pêcher dans les eaux mozambicaines et se voir saisir son navire. L’infraction, précise-t-il, n’a pas été intentionnelle, une erreur de positionnement du Franche-Terre étant survenu au moment de la pêche.

Cette affaire est très embrassante pour les Français, d’autant qu’elle est tombée à un moment où l’Union européenne va renégocier les accords de pêche avec le Mozambique. Elle a d’ailleurs été au menu des discussions au sommet de la Commission des thons de l’océan Indien.

La France a frisé l’incident diplomatique dans cette affaire, le Mozambique ayant estimé que cette falsification de données constituent non seulement une infraction mais une remise en question des accords passés en 2007 avec l’Union européenne.