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Dette américaine : les négociations au point mort

27 juillet 2011, 00:00

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Dette américaine : les négociations au point mort

Les négociations sont au point mort entre la Maison Blanche et les élus du Congrès américain, alors que les Etats-Unis disposent de moins d''''une semaine, jusqu''au 2 août, pour relever le plafond de leur dette publique. Sans quoi, ils risquent le défaut de paiement.

Mardi soir, la Maison Blanche a répété qu''elle restait "confiante", mais aucun compromis ne se dessinait à l''horizon.

La dette américaine atteint actuellement 14 300 milliards de dollars, presque 100 % du produit intérieur brut. Faute d''accord, le gouvernement américain n''aura plus les moyens d''emprunter pour payer ses engagements : une situation inédite, dans laquelle on verrait la première économie du monde se placer volontairement en défaut de paiement.

Depuis plusieurs mois, les représentants des deux partis (démocrates et républicains) ne parviennent pas à s''accorder sur les contours du plan de réduction des déficits publics qui doit immanquablement accompagner le relèvement du plafond de la dette.

Pourquoi un plafond ? La loi américaine exige du Congrès qu''il autorise le gouvernement à s''endetter jusqu''à un certain seuil pour financer sa politique en cours. Lorsque le déficit cumulé du pays atteint ce "plafond", la somme est réévaluée au Congrès. Ainsi, depuis 1980, le plafond de la dette a été augmenté pas moins de trente-neuf fois.

Sans un relèvement du plafond de la dette, les fonctionnaires américains ne seraient plus payés, les pensions de retraite des vétérans de l''armée ne seraient plus versées et de nombreuses aides sociales ne seraient plus financées.Le gouvernement ne pourrait pas non plus rembourser ses créanciers étrangers, ce qui pourrait précipiter une dégradation de sa note par les agences de notation. Les taux d''intérêt exploseraient à leur tour, impliquant les perspectives de reprise économique.

Républicains et démocrates répètent depuis plusieurs semaines qu''ils parviendront à un accord avant la date fatidique du 2 août. Leurs propositions se sont progressivement rapprochées au fil des dernières semaines. C''est le Parti républicain, d''opposition, majoritaire à la Chambre des représentants, qui a refusé d''augmenter le plafond de la dette si le gouvernement démocrate n''engageait pas un plan de réduction drastique de ses dépenses.

Les deux partis ont identifié 1 200 milliards à effacer des dépenses de l''Etat, auxquels les démocrates ajoutent 1 000 milliards de dollars d''économies, en prévision du retrait progressif des troupes américaines d''Afghanistan et d''Irak. Le chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid, a détaillé, lundi, un plan prévoyant un relèvement du plafond de la dette suffisant jusqu''en 2013, accompagné d''une réduction des déficits de 2 700 milliards de dollars sur dix ans. Les démocrates seraient même prêts à renoncer à une hausse d''impôts pour les plus riches, voulue pourtant par le président Obama.

A noter que les deux plans de réduction, démocrate et républicain, sont prévus à dépenses constantes. Les deux camps s''accordent également pour mettre en place une commission bipartite au Congrès chargée d''identifier dans les prochains mois plus de coupes budgétaires, notamment dans les programmes d''assurance maladie réformés en mars 2010 par le gouvernement Obama.

Ces deux approches diffèrent cependant sur le calendrier, et c''est là que les négociations butent principalement. Les élus républicains refusent de fixer dès maintenant un plafond d''endettement qui permettrait aux Etats-Unis de financer leur politique jusqu''après l''élection présidentielle de novembre 2012, comme le souhaitent les démocrates. Les républicains souhaitent relever le plafond de la dette en deux temps, d''abord d''ici à février-mars 2012, puis d''ici à 2013. Le plan démocrate prévoit une hausse du plafond jusqu''en 2013, sans point intermédiaire.

Photo : Barack Obama avec le président républicain de la Chambre, John Boehner.

Source : LeMonde.fr