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Construction : «Licenciements à partir de mai»

4 février 2013, 00:00

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Construction : «Licenciements à partir de mai»

Des investissements privés en chute, l’achèvement des gros chantiers, la crise financière. Autant de raisons qui expliquent, cette année, le mal-être du secteur de la construction, où l’on prévoit des licenciements en milieu d’année.

«Les entreprises qui n’ont pas de travail auront à licencier.» Et, ces licenciements devraient intervenir entre mai et juin, prévient Vickramsing Bhujun, Managing Director de Prodesign, cabinet de consultants en ingénierie. Comme lui, de nombreux opérateurs du secteur du bâtiment estiment que les perspectives sont peu reluisantes pour 2013.

«La chute de l’investissement privée continue. Il est fort possible qu’il y ait même une décroissance de 3 % dans ce secteur cette année. Ce sera pire que les 2 % de contraction prévue par Statistics Mauritius», souligne Vickramsing Bhujun. Opinion partagée par Bhooshan Ramloll, Managing Director d’une compagnie de construction.
Ils citent plusieurs raisons pour étayer leurs dires.

En premier lieu, font-ils ressortir, tous les gros projets ont été complétés ou sont en passe de l’être. Et, avec la crise financière internationale qui persiste, d’autres sont mis en veilleuse. Sans compter le fait que les carnets de commandes s’épuisent.

«Quatre ou cinq ans de cela, poursuit le Managing Director de Prodesign, les commandes affluaient. Les bureaux, les espaces commerciaux et de loisirs étaient en grande demande.» Or, la donne a changé. «L’investissement dans des projets Integrated Resorts Scheme et Real Estate Scheme ont diminué et les clients, principalement étrangers, ne veulent plus aller de l’avant. Il en est de même pour les bureaux qui visaient une clientèle de Business Process Outsourcing, donc étrangère», énumère-t-il.

Devant cette situation, Vickramsing Bhujun estime qu’il appartient au gouvernement de rééquilibrer l’investissement de l’Etat vers la construction de bâtiments publics, tels que hôpitaux, centres sportifs et écoles modernes.

«Seul le secteur public peut sauver la situation», renchérit Bhooshan Ramloll.

En attendant, Prodesign a décidé de revoir ses services.

«Pour faire face à la situation actuelle, nous avons décidé d’être un one-stop shop pour ce secteur et d’offrir un service clé en main. Nous avons aussi investi dans des logiciels informatiques permettant de diminuer les coûts et réduire le temps de construction», indique Vikramsing Bhujun.

Il est primordial, déclare-t-il, que le secteur du bâtiment soit plus compétitif, améliore la qualité des services, diminue les coûts de production et investisse dans la technologie. Il faudrait aussi, soutient Vikramsing Bhujun, qu’il soit plus agressif au niveau du marketing afin de pouvoir agrandir sa base de clientèle. Il propose notamment de s’exporter vers le marché régional.

Ce sera pire que les 2 % de contraction prévue par Statistics Mauritius.

 

Alain BARB