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Commerce de Bois de rose : le ministre malgache de l’Environnement limogé pour mauvaise gestion

15 avril 2012, 00:00

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Commerce de Bois de rose : le ministre malgache de l’Environnement limogé pour mauvaise gestion

Andry Rajoelina, président de la transition, procède à une frappe psychologique en évinçant un membre du gouvernement pour mauvaise gestion de l’exportation de Bois de rose.

C’était dans l’air depuis quelques jours, maintenant c’est officiel. L’Exécutif remercie Joseph Randriamiarisoa, ministre de l’Environnement et des forêts.

C’est un communiqué de la Présidence qui a annoncé la nouvelle. Il fait état du décret présidentiel portant abrogation de la nomination de Joseph Randriamiarisoa, et un autre relatif au rattachement de son département à la Primature pour que le Premier ministre Omer Beriziky en assure l’intérim.

Le communiqué officiel ne fait pas mention des motifs du limogeage. Mais une lettre émanant de la Présidence avait été adressée à Omer Beriziky le 6 avril pour réclamer la révocation de Joseph Randriamiarisoa.

La missive qualifie la démarche de Joseph Randriamiarisoa d’«intolérable» constituant une « faute grave menaçant les actions et la cohésion du gouvernement». Elle fait référence à l’arrêté ministériel controversé pris par Joseph Randriamiarisoa, considéré par le conseil des ministres du 14 mars comme étant contraire à l’ordonnance relative à la gestion des bois de rose.

Clin d’œil

Le principal intéressé affirme ne pas être au courant de la décision. «Mais j’ai déjà entendu le projet visant à me limoger depuis une semaine », reconnaît-il. Le ministre évincé soutient n’avoir pas été contacté par le Premier ministre pour l’informer de la décision.

La décision de l’Exécutif s’apparente à un clin d’œil aux partenaires techniques et financiers au moment où le régime ne cache pas sa volonté d’accélérer le réchauffement de ses relations avec ces derniers. Des diplomates avaient pointé du doigt certains membres du gouvernement, en particulier Joseph Randriamiarisoa, lors de leur rencontre avec le Premier ministre il y avait deux semaines.

Ils avaient demandé au chef du gouvernement le départ du minis­tre de l’Environnement, mettant en avant une mauvaise gouvernance.  L’ancien ministre de l’Environnement avait ensuite tenté de se défendre. Il avait fourni une série d’explications sur ses actions et sa gestion de son département. Mais son sort est déjà scellé.

Le choix de l’opportunité de l’éviction ne semble pas un hasard. L’initiative des autorités pourrait être perçue comme un message fort auprès des acteurs politiques et à l’opinion. Fortes de l’adoption du projet de loi d’amnistie, une épine pour le régime, Andry Rajoelina montre ses muscles et recourt à son pouvoir de révocation.