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Université de Maurice: Rajen Narsinghen jugé par des pro-MSM ?

23 juin 2020, 21:00

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Université de Maurice: Rajen Narsinghen jugé par des pro-MSM ?

Et de deux ! Convoqué le jeudi 18 juin devant le comité disciplinaire de l’université de Maurice (l’UoM), après ses prises de position critiques dans la presse, le chargé de cours Rajen Narsinghen a dû faire face à un renvoi. Mais la réunion, prévue hier, a une nouvelle fois été renvoyée. Elle devrait avoir lieu le jeudi 2 juillet, après que la défense aura présenté une motion selon laquelle elle compte saisir la Cour suprême.

À sa sortie dudit comité, hier, le principal concerné, accompagné de ses hommes de loi et de son représentant syndical, devait affirmer que ce renvoi est dû à des raisons techniques, liées aux procédures. Interrogé, Rajen Narsinghen n’a pas voulu commenter le déroulé du comité. Toutefois, il dira que «nos enquêtes forensic ont révélé des faits troublants concernant la coloration politique de certaines personnes concernées. Je dirai plus en temps et lieu».

En effet, depuis que cette affaire a éclaté, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le motif réel de cette démarche de convoquer Rajen Narsinghen devant un comité disciplinaire. Sachant que, dans le passé, d’autres académiques qui ont fait de la politique n’ont pas été inquiétés. Notamment Vidula Nababsingh, Swaley Kasenally, Dharam Gokhool, Chandan Jankee, Sheila Bunwaree, Tania Diolle et Sharmila Seetulsingh-Ghoorah.

Pour rappel, l’académicienne Sharmila Seetulsingh-Ghoorah avait été appelée à s’expliquer sur sa présence aux côtés de Pravind Jugnauth, lors d’une conférence de presse tenue le 5 juillet 2014. Le leader du Mouvement socialiste militant (MSM) l’avait présentée à la presse, ainsi que cinq autres nouveaux adhérents au parti soleil.

Le Dr Sharmila Seetulsingh-Ghoorah était alors à la tête du département Health & Medical Science de l’UoM et comptait 24 années comme académicienne. Selon nos recoupements, elle n’avait pas décliné son appartenance, et elle avait indiqué avoir rejoint le MSM en tant que «bénévole». Et sa réponse avait été acceptée «légalement».

Sollicitée, hier, le Dr Sharmila SeetulsinghGhoorah a tenu à rappeler que son adhésion comme membre du MSM date du 5 juillet 2014 sous le précédent mandat de ce gouvernement. «J’ai tout de suite été sommée par le management et le Conseil de l’UoM de fournir des explications en l’espace de 24 heures. Avant mon adhésion comme membre d’un parti politique, j’avais demandé si l’UoM s’y objectait et je n’avais pas eu de réponse. Mon contrat de travail précise que je n’ai pas le droit de faire de la politique active. Moi, je faisais partie du think tank sur le plan social. J’ai donc demandé à l’UoM de définir la politique active, mais je n’ai jamais eu de réponse. Même si aujourd’hui certaines de mes convictions ne sont plus les mêmes, je ne regrette pas ma prise de position d’alors et je soutiendrai toujours la liber- té d’association et d’expression quel que soit le parti ou la per- sonne concernée.»

Par ailleurs, à l’UoM, on déplore le fait que «contrairement à Sharmila Seetulsingh-Ghoorah, Rajen Narsinghen n’a, lui, rejoint aucun parti politique. La première nommée avait été sommée de fournir des explications, alors que Rajen Narsinghen a été convoqué devant un comité disciplinaire qui, selon les procédures, demeure la dernière action contre un employé».

Le comité disciplinaire composé de «proches du pouvoir»

Déjà, ce qu’il faut savoir : c’est le Staff Committee qui a l’autorité de nommer un comité disciplinaire. Ainsi, le Staff Committee a pour présidente Asha Dookun-Saumtally, cousine de la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Les autres membres sont : Rooma Meetoo, ancienne mairesse de Quatre-Bornes ; Tejanand Chumroo, président du Cardiac Centre et proche de sir Anerood Jugnauth ; et le Dr Bhooshun Ori, Director Health Services au ministère de la Santé. Sans compter le vice-chancelier de l’UoM, le Professeur Dhanjay Jhurry ; et le pro vicechancelier (planning & resources), le Dr Mohammad Issack Santally. Quant au comité disciplinaire, il est présidé par Angélique Coquet-Desvaux de Marigny ; et Mohamed Korrimbaccus est membre du conseil. Ou encore le directeur des ressources humaines, Shailen Gungah, neveu de l’ancien ministre Ashit Gungah ; ainsi que le Director of Legal Affairs, Sivaramen Subbarayan, qui ne cache pas son appréciation pour les différentes initiatives du Premier ministre. Il nous revient que ce dernier serait aussi l’oncle d’un Senior Advisor au bâtiment du Trésor.