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Cardiac centre: le tandem Gayan-Sumputh exonéré ?

29 janvier 2019, 10:15

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Cardiac centre: le tandem Gayan-Sumputh exonéré ?

L’enquête de l’Independent Commission against Corruption (ICAC) sur l’affaire Vijaya Sumputh semble avoir pris une tournure pour le moins surprenante. Cela suite à l’interrogatoire, vendredi, de l’ancien président du Trust Fund for Specialised Medical Care (TFSMC), Vishwamitra Ramjee.

Cet activiste du Muvman Liberater (ML) serait celui qui aurait fait fi des critères et procédures établis en approuvant la hausse salariale de l’ancienne Executive Director du TFSMC. Soit de Rs 100 000, portant sa rémunération à Rs 323 000. Un salaire jugé scandaleux après qu’Anwar Husnoo, succédant à Anil Gayan à la Santé, avait révélé le montant au Parlement, en mars 2017. Une affaire qui avait fait l’objet d’un Fact-Finding Committee (FFC), présidé par Luchmyparsad Aujayeb, Assistant Solicitor General. La convocation de Vishwamitra Ramjee intervient dix mois après que les conclusions du rapport d’enquête avaient été envoyées à la commission anti-corruption.

Selon nos informations, une fois son implication établie, l’ex-Chairman du TFSMC pourrait faire l’objet d’une inculpation sous la Prevention of Corruption Act pour «using office for gratification». En attendant, l’ICAC, qui l’a déjà confronté à sa signature sur des documents officiels, pourrait le convoquer de nouveau.

Parallèlement, l’audition par les enquêteurs de plusieurs autres membres du conseil d’administration du Cardiac Centre est à l’agenda, surtout ceux impliqués dans le processus de prise de décision menant à avaliser cette augmentation salariale.

Allocations mirobolantes

Ce développement dans l’enquête entourant les allocations mirobolantes de Vijaya Sumputh, proche du ministre Anil Gayan, intrigue à plus d’un titre. Dans l’entourage de Vishwamitra Ramjee, l’on se demande s’il y a là une tentative de lui faire porter le chapeau. «Veut-on dévier l’attention et lui imputer la responsabilité de ce scandale ?», s’interroge un de ses proches. Selon notre source, il y a clairement eu intervention politique dans cette affaire. «Pourquoi l’ICAC n’a toujours pas convoqué le ministre de la Santé d’alors, Anil Gayal ?»

Un élément qui rend également perplexes plusieurs membres de l’opposition, qui redoutent déjà un «cover-up». Le leader du Mouvement militant mauricien; Paul Bérenger, avait d’ailleurs, en évoquant le rapport Aujayeb, parlé d’un document «damning» contre Anil Gayan.

Ce dossier et les actions initiées par l’ICAC sont suivis de près par les Mauves. Ils n’écartent pas la possibilité de revenir à la charge à la rentrée parlementaire, sur l’implication d’Anil Gayan et de Vijaya Sumputh, qui n’ont pas été inquiétés par les hommes de Navin Beekarry jusqu’ici.

Silence radio

Parmi les multiples interrogations qui demeurent sans réponse jusqu’ici : où en est l’ICAC concernant les autres volets de cette affaire ? Car rappelons que parmi les principales recommandations du rapport, Luchmyparsad Aujayeb avait demandé à la commission anti-corruption d’enquêter sur les allocations perçues par Vijaya Sumputh, mais aussi sur d’autres points, dont sa voiture et la participation du président du conseil d’administration d’un organisme parapublic dans des activités purement politiques. Le rapport avait clairement fait mention d’un possible conflit d’intérêts.

Au niveau de l’ICAC, c’est le silence radio pour l’heure. Aucune indication non plus sur la fin des investigations qui s’éternisent. Si le rapport du FFC a été remis à l’ICAC, en mars 2018, le Premier ministre avait déclaré à l’Assemblée nationale en octobre que la commission avait déjà initié une enquête dès le début de la polémique, soit en mars 2017. Près de deux ans après donc, toujours pas d’arrestation, encore moins d’interpellation.