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Que sont-ils devenus ? Claudio Veeraragoo: «L’année prochaine, je reviens avec un concert ou un nouvel album»

29 décembre 2018, 14:32

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Que sont-ils devenus ? Claudio Veeraragoo: «L’année prochaine, je reviens avec un concert ou un nouvel album»

À 73 ans, Claudio Veeraragoo n’a pas raccroché. Le ségatier a pris une pause, le temps de se ressourcer. Mais il promet de revenir l’année prochaine.

Il est de tradition pour Claudio Veeraragoo de sortir un album ou un morceau à chaque fin d’année. Toutefois, depuis trois ans, il ne le fait plus. En effet, en 2015, le chanteur-compositeur-interprète produit l’album Jalsa la monté. Après, c’est silence radio. Le septuagénaire a donc pris sa retraite ? «Non, je fais une pause, parce que j’ai constaté que le goût du public avait évolué», répond le ségatier.

En vérité, le père du séga Bhai Aboo a quelques raisons d’être déçu. Il regrette le manque de soutien à son initiative d’organiser une exposition pour marquer ses 50 ans de carrière en 2014. «J’ai rencontré beaucoup de difficultés, mais je dois toujours remercier Emmanuel Richon, le conservateur du musée Blue Penny, de m’avoir permis de partager mes souvenirs avec mon public», confie l’artiste.

Et puis, Claudio Veeraragoo a eu le malheur de perdre son compagnon de toujours, le musicien Patrick Perez, décédé il y a peu. «Cela a été un coup de massue», dit-il. Le ségatier ne semble pas s’être complètement relevé de ces épreuves. À tel point qu’il n’a participé ni aux célébrations marquant les 50 ans de l’Indépendance du pays, ni au Festival internasional kreol.

Pourtant, Claudio Veeraragoo fait partie de ces artistes qui ont marqué la période de l’Indépendance du pays. L’artiste qui a grandi à Cassis, en banlieue de la capitale, est monté sur scène très jeune. Il doit avoir 15 ans quand il fait de l’animation pour la première fois, lors de la cérémonie de remise des prix du Trinity Collège à Port-Louis, l’institution secondaire qu’il fréquentait.

Puis, le jeune Claudio Veeraragoo se rend régulièrement dans la baîtka de son quartier pour apprendre à jouer de l’harmonium. Ensuite, il intègre l’Amla Band, un orchestre qui anime les fêtes de veille de mariage dans la tradition asiatique. «Plus tard, mon père m’a acheté un accordéon», raconte le musicien.

Connu sur le plan international

Et là, c’est le tournant de sa vie. Claudio Veeraragoo continue à jouer dans les gamats, mais crée son groupe pour faire de la musique européenne et du séga. En 1964, à l’époque où Serge Lebrasse et Roger Augustin sont en haut de l’affiche, le néophyte parvient à convaincre la maison Damoo d’enregistrer son premier disque : A nou manz nou larak et, au verso, Li zoli sa marmay la.

Puis, Claudio Veeraragoo passe au Typhoon Band, des frères Lai Cheong, avant de voler de ses propres ailes. Il crée le Satanik Group et va se produire dans des hôtels. Il innove avec des danseuses portant de belles jupes et évoluant selon une chorégraphie élaborée.

Évoquant ces années, Claudio Veeraragoo rend hommage à son épouse. «Sans le soutien de ma femme, je n’aurais jamais réussi ma carrière. Je travaillais tous les soirs, jusqu’au petit matin, et je ne trouvais pas le temps pour ma famille. Mon épouse s’est occupée de tout. Elle confectionnait elle-même les costumes des danseuses.»

Claudio Veeraragoo est un compositeur prolifique. Il compte plus d’une centaine de tubes, dont le fameux Bhai Aboo et l’excellent Ambalaba. Ce morceau est connu internationalement après avoir été repris par le chanteur français Maxime Leforestier.

Le septuagénaire est un artiste comblé. Il a connu le succès, s’est produit dans plusieurs pays d’Europe, d’Asie et au Canada. Certaines de ses chansons ont été reprises dans plusieurs langues.

En cette fin d’année, l’artiste, qui aura bientôt 74 ans, se laisse aller à une confidence qui fera la joie de ses nombreux fans. «Définitivement, l’année prochaine je reviens avec un concert ou un nouvel album.» Pourquoi pas les deux ?