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Le policier Cadersa:«Rendez-moi justice»

19 décembre 2018, 20:30

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Le policier Cadersa:«Rendez-moi justice»

Le constable et la Police Officers Solidarity Union exigent de rencontrer le PM et le ministre mentor. Au cas contraire, l’association pourrait manifester jusqu’à obtenir l’annulation de ce transfert.

 «Je n’ai rien à me reprocher.» Ce sont les mots de Fayaz Cadersa. Cet officier, qui compte 11 ans de service au sein de la Traffic Branch, fait l’objet d’un transfert depuis la semaine dernière après avoir pris en contravention Vijaya Sumputh, une proche amie du ministre Anil Gayan. Et il a été appelé au quartier général de la police de Curepipe hier où l’assistant commissaire de police Munisamy lui aurait proposé d’être muté à l’Eastern Division, vu qu’il habite Sébastopol. Proposition qu’il a déclinée : il demande que justice lui soit rendue et qu’il soit réaffecté à son poste. 

Fayaz Cadersa, qui se décrit comme étant un policier intègre, affirme aujourd’hui que suivant cette mésaventure, il aurait souhaité ne jamais avoir donné de contravention à Vijaya Sumputh. «Ma famille est traumatisée depuis mon transfert.»

C’est vers 09 h 50, le samedi 24 novembre, sur la route nationale, à Trianon, que le constable a interpellé l’avocate. «Elle roulait à 94 km/h», soutient-il, soit au-delà de la limite de vitesse qui est de 80 km/h. Selon le policier, l’ex-directrice du Trust Fund for Specialised Medical Care Centre aurait fait signe au policier qu’elle était pressée car elle se rendait à l’hôpital.Il raconte qu’elle n’a pas caché son agacement lorsqu’il lui a fait comprendre qu’elle avait fait un excès de vitesse.«Elle a écopé d’une amende de Rs 5 000 comme fixed penalty.» Elle aurait ensuite redémarré en trombe. Mais,précise le policier, «à aucun moment je n’ai eu de prise de bec avec elle.»

Mais le 14 décembre, Fayaz Cadersa aurait reçu un appel de l’OPS Room de la Traffic Branch, lui apprenant qu’il devait prendre son poste au centre de détention de Vacoas le lendemain. «Choqué, je n’ai pas protesté. Mais en tant que membre de la Police Officers Solidarité Union, j’en ai fait état à l’inspecteur Jaylall Boojhawon.» De faire ressortir qu’il veut rencontrer Pravind Jugnauth et le ministre mentor sir Anerood Jugnauth.

Qualifiant ce transfert de «punitif», l’inspecteur Jaylall Boojhawon ne compte pas rester les bras croisés. Il avance avoir déposé une lettre en faveur du policier au bureau du Premier ministre et à celui du ministre mentor. «S’ils ne réagissent pas, nous manifesterons jusqu’à ce que ce transfert soit annulé.» L’inspecteur souligne aussi que le constable n’a pas été transféré tout de suite car cela aurait été «trop flagrant». «Le Parlement est entré en congé le 14 décembre et, vers les 17 heures, le policier Cadersa reçoit son transfert. Cette affaire avait bien été calculée afin qu’elle ne soit pas évoquée au Parlement.»

Dans un communiqué émis le lundi 17 décembre, le commissaire de police, Mario Nobin, a insisté sur le fait que les transferts au sein de la police sont chose courante. En outre, nous avons sollicité Vijaya Sumputh pour une réaction. Elle a affirmé qu’elle prendrait des actions suivant la publication d’articles sur elle. L’avocate n’a pas souhaité faire plus de commentaires.