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Jean Daniel Orian: l’embaumeur qui redonne vie aux morts

2 décembre 2017, 15:21

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Jean Daniel Orian: l’embaumeur qui redonne vie aux morts

Il a un sourire avenant. Pourtant, son métier est loin d’être joyeux. Pour cause : Jean Daniel Orian, 28 ans, maquille les morts et les prépare pour leur dernier voyage. Sa passion pour son travail et le respect avec lequel il honore les disparus ne lui ont apporté que de bonnes choses…

Cinq ans depuis qu’il évolue au sein de la compagnie funéraire Moura Undertakers. «Cela fait quatre ans maintenant que je suis devenu embaumeur.» Ce métier, il l’aime car il faut vraiment avoir l’estomac solide pour le pratiquer. «Avant, j’exerçais le métier de porteur.» Avec le soutien de ses supérieurs, il suit les cours prodigués par l’une des expertes australiennes en la matière.

«Grâce à Dani Aury, j’ai appris plusieurs types d’embaumements.» De ses doigts agiles, celui que ces collègues et patrons appellent affectueusement «le docteur», redonne des formes et des couleurs aux personnes décédées, cela avec tout le respect qui va avec.

Pour lui, travailler avec les morts lui a permis d’ouvrir d’autres portes. «Je pense que je reçois des bénédictions. Les gens passent quelques fois des commentaires pas très corrects, mais je les ignore. Vous savez, il faut se méfier des vivants et pas des morts.» De ses années dans le métier, il a aussi vécu des moments durs. «Le plus difficile a été le jour où il a fallu embaumer un ami très proche. Je n’ai pas eu la force d’assister à la session.»

Voilà, derrière les apparences, il cache un coeur d’or. Son temps libre, il le passe auprès des enfants autistes. «Je donne des cours aux enfants du groupe Anou Grandi, à Rivière-du-Rempart, ou encore Oasis de Paix, à Pointe-aux-Sables.» Étant un sculpteur professionnel, qui a même représenté Maurice à travers le monde, il voue encore plus une passion sans bornes pour son métier d’artiste. «C’est grâce à cet art que j’arrive à redonner vie aux visages ou même aux corps de ces défunts.»

Par contre, il se dit attristé que les jeunes ne s’intéressent pas réellement à ce métier. «S’ils le font, c’est à cause de l’argent. Mais pas pour la beauté de ce travail.» Jean Daniel Orian espère qu’avec le temps, son métier d’embaumeur sera reconnu à sa juste valeur.