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Accidents: piétons ou walking dead?

3 juillet 2016, 21:17

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Accidents: piétons ou walking dead?

Les chiffres sont renversants. A vendredi, 23 piétons avaient trouvé la mort dans des accidents, contre 19 en 2015. Cela, alors que le nombre total des victimes de la route s’élevait à 72. Pas plus tard que mardi, un motocycliste a fini sa course contre un camion en voulant éviter un piéton, à Arsenal. Il est mort peu après. La police a indiqué que l’enquête déterminera si le piéton est à blâmer et que des sanctions seront prises en conséquence. En attendant, plusieurs questions demeurent en suspens. Abordons-les pas à pas.

Que risque un piéton s’il provoque un accident?

L’inspecteur Shiva Coothen explique qu’après n’importe quel accident, il y a une enquête qui démarre. Un piéton impliqué dans un accident est considéré, en cour, comme n'importe quel autre usager de la route. Mais il faut savoir que «c’est l’enquête qui détermine les responsabilités de chacun, et les actions sont prises». Le dossier est ensuite référé au Directeur des poursuites publiques. C’est à lui de décider s’il faut aller en cour ou pas. S’il y a mort d’homme, une enquête judiciaire est initiée.

Ensuite, les sanctions vont d’une amende à une peine d’emprisonnement, dépendant de la gravité de l’accident, du degré de responsabilité, des circonstances.

Où s’arrête le droit des piétons?

Là où le droit des autres usagers de la route commence. Le piéton est tenu de respecter  le code de la route, tout comme l’automobiliste. Il doit ainsi utiliser un passage clouté, une passerelle ou un passage souterrain pour traverser la route.

Un piéton peut-il être pris en contravention?

Non, même s’il est tenu de respecter le code de la route, la police ne peut pas le sanctionner. Par contre, s’il est victime d’un accident et qu’il a été démontré qu’il traversait la route à côté d’un passage clouté par exemple, l’automobiliste ou le motocycliste qui l’a heurté peut obtenir gain de cause.

 L’inspecteur Shiva Coothen cite l’exemple d’un accident survenu à Beau-Bassin, où un policier avait heurté un piéton. L’enquête a conclu que le policier n’avait pas tort et il avait été blanchi. Encore une fois, les circonstances entourant l’accident sont prises en compte, rappelle-t-il.

L’avocat Rama Valayden évoque, quant à lui, un cas qui l’a marqué. Il devait défendre un client qui avait heurté un piéton, qui est mort sur le coup. «L’enquête a démontré que la victime portait des vêtements sombres et qu’elle traversait une rue mal éclairée. Mon client avait été blanchi…»