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Crise entre l'Arabie saoudite et l'Iran
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Crise entre l'Arabie saoudite et l'Iran
Principaux développements de la crise opposant l'Arabie saoudite et l'Iran, puissances régionales l'une sunnite et l'autre chiite:
- 2 JANVIER: au matin, Ryad annonce l'exécution du cheikh chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr, opposant à la dynastie sunnite des Al-Saoud, avec 46 autres personnes pour "terrorisme".
- Manifestations à Qatif (est), région abritant l'essentiel de la minorité chiite du royaume où le cheikh avait été la figure de proue de la contestation anti-régime en 2011.
- Téhéran promet que Ryad paiera un "prix élevé".
- Des déclarations "irresponsables", juge Ryad accusant Téhéran de soutenir le terrorisme "sans vergogne". Convocations réciproques des représentants diplomatiques.
- L'Union européenne et Washington s'inquiètent du risque de tensions sectaires exacerbées.
- Des monarchies sunnites du Golfe soutiennent Ryad, notamment Bahreïn, --confronté aussi à une rébellion de sa minorité chiite-- où la police disperse des manifestants criant "mort aux Al-Saoud".
- Le monde chiite s'indigne. En Irak: manifestations dans la ville sainte chiite de Kerbala et appels à fermer l'ambassade saoudienne rouverte le 15 décembre 2015 après 25 ans de suspension des relations.
- Au Liban, le Hezbollah chiite stigmatise Washington pour ce "crime haineux" commis par son allié saoudien.
- Au Yémen, la coalition menée par Ryad depuis mars 2015 pour lutter contre la rébellion chiite annonce la fin d'une trêve largement fictive.
- Le soir à Téhéran, des centaines de manifestants incendient partiellement l'ambassade saoudienne avant d'être chassés par la police qui arrête 40 d'entre eux. A Machhad (nord-est de l'Iran), des manifestants incendient le consulat saoudien (quatre arrestations).
- 3 JANVIER: le guide suprême iranien Ali Khamenei assure que "la main divine" vengera l'exécution du cheikh, qualifiée d'"agression" par l'ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité chiite d'Irak.
- Le président iranien Hassan Rohani juge toutefois "totalement injustifiables" les attaques contre les représentations saoudiennes.
- Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon se dit "profondément consterné" par l'exécution et appelle "au calme".
- A la mi-journée, un millier de personnes manifestent à Téhéran sans incidents notamment près de l'ambassade saoudienne où ils donnent à la rue le nom du cheikh Nimr.
- Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah condamne le "terrorisme" de Ryad. "Il faut faire attention à ne pas transformer la question en (conflit) sunnite-chiite", dit-il tout en assurant qu'on "ne peut passer outre" à l'exécution du cheikh.
- Des milliers de chiites manifestent au Pakistan, où le chef de la diplomatie saoudienne reporte une visite, et au Cachemire indien où des affrontements éclatent à Srinagar avec la police.
- A Bahreïn: violents affrontements entre des centaines de manifestants chiites et la police.
- L'Egypte rejoint le Koweït, le Qatar, les Emirats, le gouvernement yéménite et l'Organisation de la coopération islamique pour soutenir Ryad.
- Paris et Berlin déplorent l'exécution du cheikh et appellent les responsables régionaux à contrer le risque d'escalade.
- En soirée, Ryad annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec Téhéran, exigeant le départ sous 48 heures des membres de la représentation iranienne. Washington appelle Ryad et Téhéran à prendre des "mesures pour calmer les tensions".
- 4 JANVIER: l'Iran accuse Ryad de chercher à aggraver "les tensions" régionales, estimant que la rupture diplomatique n'effacera pas "l'erreur stratégique" de l'exécution du cheikh.
- L'agence de presse officielle saoudienne SPA annonce que des tirs contre la police, la veille à Awamiya (est), village natal du cheikh exécuté, ont tué un civil et blessé un enfant. Le civil tué est qualifié de "martyr" par des utilisateurs de réseaux sociaux affirmant qu'il a été visé par les forces saoudiennes.
- La Mauritanie condamne les attaques antisaoudiennes en Iran.
- En Irak, un muezzin est tué et deux mosquées sunnites visées par des bombes (un mort et trois blessés).
- Les clubs saoudiens participant à la Ligue des champions d'Asie qui commence en février demandent à ne pas jouer en Iran contre les clubs iraniens.
- Nouveaux appels de Berlin et Paris à la désescalade, Moscou se dit prêt à "servir d'intermédiaire".
- Bahreïn et le Soudan rompent leurs relations avec l'Iran, les Emirats rappellent leur ambassadeur. A Téhéran, 3.000 personnes huent la famille régnante saoudienne et brûlent des drapeaux américain et israélien.
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