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Air Mauritius: «Tout le monde aura à faire des sacrifices», prévient Duval

4 mai 2015, 21:11

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Air Mauritius: «Tout le monde aura à faire des sacrifices», prévient Duval

Air Mauritius se dirige-t-elle tout droit vers la faillite financière? La compagnie aérienne nationale a un niveau d’endettement massif qui est en train de plomber ses fonds propres. Avec, à la clef, un second hedging qui pourrait coûter près de Rs 2 milliards à la compagnie.

 

La Bourse de Maurice a d’ailleurs émis ce matin, lundi 4 mai, un Trading Halt en ce qui concerne les transactions d’Air Mauritius. L’on ne pouvait ni acheter ni vendre les actions. La situation est cependant revenue à la normale cet après-midi, notamment après un communiqué émis par la compagnie.

 

Celle-ci a ainsi tenu à rassurer ses actionnaires et stakeholders. Elle a soutenu qu’il n’y avait «aucune menace de faillite». Le niveau d’endettement est conforme aux normes, a indiqué Air Mauritius, qui a précisé qu’elle était en mesure d’honorer ses obligations financières.

 

Pour chaque roupie de fonds propres, MK a plus de Rs 4 de dettes

 

Toutefois, le prochain bilan financier pour les 12 mois se terminant au 31 mars 2015 devrait confirmer la fragilité financière de la compagnie avec les fonds propres sombrant dans le rouge. Cette situation n’est pas nouvelle mais elle s’aggrave d’un trimestre à l’autre.

 

Avec des passifs totalisant 316 millions d’euros, c’est-à-dire environ Rs 12,6 milliards, et des fonds propres de 70 millions d’euros au 31 décembre 2014, la compagnie est lourdement endettée. Elle dispose d’un ratio dette/capitaux propres de 4,5 : 1. Cela signifie que pour chaque roupie de fonds propres que les actionnaires d’Air Mauritius détiennent, ils ont des dettes de plus de Rs 4.

 

Plan de restructuration

 

Dès lors, plusieurs options sont à l’étude au Medcor Building pour redonner de l’agilité financière à la compagnie. Il s’agit notamment de la mise en place d’un plan de restructuration. Selon nos renseignements, il est question du départ de 200 personnes recrutées de juin à décembre 2014 et du gel de fringe benefits aux managers.

 

Interrogé, Xavier-Luc Duval, ministre du Tourisme et des communications extérieures, dont Air Mauritius relève de la tutelle, attribue la situation à des facteurs externes, dont la parité entre le dollar et l’euro. Il explique que le board s’attellera dans les jours à venir à trouver des solutions qui soient acceptables à toutes les parties. 

 

Toutefois, dans une telle situation, «tout le monde aura à faire des sacrifices», prévient-il. Avant d’ajouter qu’il se prononcera sur la question du hedging dans le courant de la semaine.

 

Le cours du brut a dégringolé

 

Selon nos renseignements, Air Mauritius a pris une couverture de risques sur un baril à USD 100 pour une période relativement longue (Paul Bérenger a parlé de deux ans lors de sa conférence de presse tenue samedi). Or, sa firme de consultants n’a pas pensé que le cours du brut allait dégringoler pour atteindre un niveau relativement bas.

 

Il était à USD 59 le baril le dimanche 3 mai. Résultat des courses : Air Mauritius doit rembourser la différence, d’où les pertes liées au hedging de Rs 1 milliard encourues dans ses comptes financiers de neuf mois se terminant au 31 décembre 2014. Vu que le cours du brut s’est stabilisé autour de USD 50 à USD 60, le dernier trimestre se terminant au 31 mars 2015 devrait également inclure les pertes liées au hedging et l’ampleur sera connue le mois prochain.