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Lynchage de Fardeen Okeeb: la police était au courant

26 janvier 2021, 20:00

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Lynchage de Fardeen Okeeb: la police était au courant

Soupoçonné d’être impliqué dans le lynchage de Fardeek Okeeb, Vivek Ramphul a participé à une reconstitution des faits ce mardi 26 janvier. Il a indiqué l’endroit où l’internaute Fardeen Okeeb 38 ans a été torturé dans un champ de cannes dans le nord du pays il y a quelques semaines après que l’internaute ait posté une vidéo à caractère sectaire.  Vivek Ramphul était accompagné de ses avocats, Mes Rouben Mooroongapillay et Lovena Sowkhee.

La police aurait été prévenue

Révélation de taille de Vivek Ramphul, 26 ans lors de son interrogatoire hier, lundi 25 janvier. Selon lui, des policiers étaient présents lors de l’enlèvement de Fardeen Okeeb et un haut gradé en serait même au courant. Cet habitant de Beau-Bassin et voisin de Manan Fakhoo avait été convoqué samedi 23 janvier par la Major Crime Investigation Team (MCIT) dans le cadre de l’enquête sur la fusillade mortelle de Beau-Bassin.

Vivek Ramphul a expliqué qu’il ne savait rien concernant les coups de feu qui ont été tirés sur Manan Fakhoo et qui lui ont couté la vie. «Oui, je suis proche de Manan Fakhoo mais je ne sais rien sur sa mort. Toutefois, j’ai des informations sur l’agression de l’internaute Fardeen Okeeb», a dit Vivek Ramphul aux enquêteurs de la MCIT. Il a ainsi balancé le nom des agresseurs de Fardeen Okeeb. Et a été ensuite remis à la Cybercrime Unit qui enquête sur l’affaire Okeeb.

Interrogé par la Cybercrime Unit, le jeune homme n’a rien voulu dire dans un premier temps. Ce n’est que dimanche, après avoir retenu les services de Mes Rouben Mooroongapillay et Lovena Sowkhee, qu’il a tout déballé. «Ena polisié o kouran, éna inn dir pran li alé. Zot pann fer nanié kan ti pé tir li (NdlR, Okeeb) depi so lakaz», a relaté Vivek Ramphul aux enquêteurs de la Cybercrime Unit. Un haut gradé de la police serait aussi au courant, raconte Vivek Ramphul. «Manan in call enn ASP é inn dir li pé al fer enn travay», a-t-il ajouté.

«Les li aster, aret baté»

Vivek Ramphul raconte qu’il se trouvait en compagnie de Manan Fakhoo lorsqu’ils sont arrivés à Cottage, où Fardeen Okeeb se faisait tabasser. Il y avait deux groupes et plusieurs véhicules. Vivek Ramphul cite Vishal Shibchurn et Senna Budlorun comme étant parmi les agresseurs. Manan Fakhoo est alors intervenu pour dire de ne plus le frapper. «Manan inn dir les li alé aster, aret baté.»

Vivek Ramphul a comparu devant le tribunal de Pamplemousses hier après-midi. Une accusation provisoire d’«assault with premediation» a été retenue contre lui. Il a été reconduit en cellule. Une reconstitution des faits qui était prévue après sa comparution a été reportée en raison du mauvais temps.

Me Rouben Mooroongapillay a affirmé que son client collabore pleinement avec la police mais dit craindre pour sa sécurité et celle de sa famille. «Lors de sa comparution devant la Bail and Remand Court dimanche, nous avons présenté une motion pour qu’il soit placé dans une cellule munie de caméra de surveillance et pour que sa famille bénéficie d’une protection policière. La cour a agréé à notre demande.»

Pour Me Lovena Sowkhee, il est important que toute cette enquête se passe dans la transparence et qu’il n’y ait pas de cover up. «Notre client a affirmé que Fardeen Okeeb a été enlevé de force en présence de policiers. Il est important que les enquêteurs vérifient toutes ses informations au plus vite», souligne Me Lovena Sowkhee.

Pour rappel, Fardeen Okeeb, 38 ans, connu des services de police, avait été tabassé et torturé par un groupe d’individus à Cottage, il y a deux semaines Un incident qui s’était produit après la diffusion de sa vidéo à caractère sectaire sur les réseaux sociaux. Le trentenaire avait ensuite été hospitalisé à l’hôpital SSRN à Pamplemousses. Pourtant, avant son lynchage, Okeeb avait fait une nouvelle vidéo pour présenter ses excuses. Le 14 janvier, en présence de son avocat, Me Assad Peeroo, il a porté plainte contre Vishal Shibchurn et Senna Budlorun, les accusant d’agression. Ces derniers ont été interrogés et ont nié leur implication dans cette affaire. Ils ont fourni des alibis et demeurent à la disposition des enquêteurs.

La police a déclaré que tous les dires de Vivek Ramphul seront vérifiés et que d’autres arrestations sont imminentes. Le cellulaire de Manan Fakhoo devra aussi être examiné.

 

Fusillade mortelle: comparution sous forte escorte policière

<p style="text-align:center"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/gallery/antish_gowry_a_g_1.jpg" width="620" /></p>

<p>Antish Gowry (à g.), 26 ans, et Nitish Yerukanaidoo (à dr.), 36 ans, sont retournés <a href="https://www.lexpress.mu/video/388014/assassinat-manan-fakoo-deux-suspects-en-cour-sous-forte-escorte">en cour de Pamplemousses</a> hier matin pour leur mise en inculpation provisoire pour tentative de meurtre. La MCIT a procédé à l&rsquo;arrestation de ces deux cousins habitant St-Pierre vendredi. Les enquêteurs pensent qu&rsquo;ils pourraient être mêlés à la fusillade de Beau-Bassin, qui a couté la vie à Manan Fakhoo car ils avaient eu une violente altercation avec la victime le 17 janvier aux petites heures du matin sur l&rsquo;aire de stationnement d&rsquo;une boîte de nuit à Grand-Baie. Les deux hommes avouent avoir eu un accrochage avec Manan Fakoo mais cependant maintiennent qu&rsquo;ils n&rsquo;ont rien à voir avec la fusillade de Beau-Bassin. Ils ont comparu en cour sous forte escorte policière avant d&rsquo;être reconduits en cellule policière.</p>

 

 

 

Rencontre entre le patron des casernes centrales et Assad Peeroo

<p>L&rsquo;avocat de Fardeen Okeeb, Me Assad Peeroo, a rencontré le commissaire de police Khemraj Servansing et le chef du <em>Central Criminal Investigation Department</em> hier après-midi pour obtenir l&rsquo;assurance quant à la façon dont l&rsquo;enquête est menée. <em>&laquo;On a entamé une discussion aux Casernes centrales afin de savoir si tout se passera dans la transparence. Je lance aussi un appel aux internautes et autres de ne pas céder aux dérapages en émettant des commentaires à caractère sectaire sur les réseaux sociaux et de laisser à la police faire son travail&raquo;,</em> a déclaré l&rsquo;homme de loi à <em>&laquo;l&rsquo;express&raquo;.</em></p>