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L'hommage de Jean Claude de l'Estrac à Jean Michel Fontaine

28 décembre 2020, 13:15

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L'hommage de Jean Claude de l'Estrac à Jean Michel Fontaine

Les hommages s'enchaînent après le décès de Jean Michel Fontaine. Le réunionnais, premier Directeur Général de Radio One, n'était pas forcément connu auprès du grand public, mais il fut un des artisans d'une des plus profondes avancées démocratiques de ces dernières décennies : la naissance de la 1ère radio privée de Maurice. Voici l'hommage que lui rend Jean Claude de l'Estrac dans nos colonnes.

Quel choc !

Alors que l’on ne s’était pas parlé pendant des mois, Jean Michel m’appelle ce 16 décembre, après m’avoir envoyé un texto. Il me dit des choses aimables suite à la parution de mon dernier livre, et nous parlons surtout de Radio One, de radio, la grande passion de sa vie.

Il me raconte ses ennuis de santé, une succession d’AVC qui l’a contraint à un arrêt maladie, et à un repos prolongé dans un village de La Lorraine. D’où il écoute Radio One chaque jour. Rien dans sa voix ou dans ses propos, alertes et avisés, toujours chuchotés, ne laissaient présager une fin prochaine. Mais il est parti comme il a vécu : sur la pointe des pieds, sans bousculer personne. C’est ainsi que je l’ai vu faire à la direction de Radio One. Son style de gestion n’était pas le mien, mais au fil des mois j’étais devenu admiratif de l’efficacité de sa méthode, toute en pédagogie tranquille, en enseignement susurré, en leçons homéopathiques.

Nos routes se sont croisées au carrefour d’une commune ambition.

Jean Michel avait quitté son pays natal, La Réunion, dans l’espoir de créer une radio libre à Maurice qui n’était pas encore sorti de son moyen âge audiovisuel. Il avait monté une petite société avec un partenaire, Jean Marie Richard. Je travaillais moi, alors directeur général de La Sentinelle, au lancement de Radio One qui devait prendre la relève de Net Radio One que nous avions lancé sur l’Internet avec Jacques Maunick.

Dès nos premiers contacts et nos premières discussions, ma religion s’est faite : Jean Michel est le professionnel que je cherche pour lancer la première radio libre du pays. Je lui propose d’abandonner son projet personnel, d’accepter le poste de directeur de Radio One, fondé par Viva Voce Ltd, un consortium réuni par La Sentinelle, et qui gère la radio dans le cadre d’un contrat de gestion. La société de Jean Michel rejoint le consortium, son partenaire est nommé au conseil d’administration de la nouvelle radio que je préside jusqu’à mon éviction organisée et le retrait forcé de La Sentinelle de sa gestion.

Jean Michel a été associé à la première Radio One, celle dont il avait fait, disait-il, «une radio de référence». Et il n’en était pas peu fier.