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Difficulté financière: chez les Paul, les fêtes ne sont pas la priorité

27 décembre 2020, 19:30

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Difficulté financière: chez les Paul, les fêtes ne sont pas la priorité

Ils sont tous deux issus de Ste-Croix. Entre les petits boulots que cumulent mari et femme, ils ont trouvé un petit moment de répit pour nous livrer leur histoire. «Nous avons toujours fait des petits boulots ici et là; et l’argent, il faut le dire, a toujours manqué à l’appel. Aujourd’hui avec le Covid-19, il est encore plus difficile d’avoir une rentrée d’argent. Les gens ne font plus appel à nous. Nou finn explik, dépi avan tousala, nou bann zanfan ek zot konpran…», confie Vanessa, la mère, non pas sans un petit pincement au cœur. Elle nettoie principalement des maisons ici et là et elle est aide-maçon, à ses heures perdues, histoire d’épauler son mari, qui est dans le métier. «Me la pou li mem t ravay mwins.»

À l’heure actuelle, les fêtes, les cadeaux, les habits neufs et les repas copieux ne sont pas au rendez-vous, par choix. Ils préfèrent se concentrer sur l’avenir. «Nou pe prefer fer bann zafer ki pli vo la penn. Ki serti pou fer enn fet apré dimé pena manzé. Nous avons décidé, avec mon mari, de dépenser intelligemment l’argent que nous arrivons à gagner. Bann zafer itil ki tou pou bizin. Zouzou pou la zis dé zour.»Elle essaie aussi, tant bien que mal, d’économiser pour les futures crises. Car il faut le dire, le confinement et la pandémie ont fait prendre conscience de la vraie misère. « Lerla ki ou koné ki ve dir vremem pena nanié.»

Xwell et Mathieu, les deux petits derniers du couple, timides, ne semblent pas vraiment se soucier de n’avoir pas eu de cadeau du père Noël. «Ils n’en parlent même pas. Ils sont habitués. Ils savent que le plus important, c’est la santé et avoir un toit sur la tête. Mais aussi être en famille. Pour ce qui est des habits, ils en recevront une fois, là la rentrée scolaire. Kan nou pou asté bann zafer lekol.»

Le couple a également deux autres adolescentes de 14 et 13 ans et soutient qu’elles sont aussi très compréhensives. «Si, pour le moment, nous avons jugé que fêter n’est pas la priorité, cela ne veut pas dire qu’après, nous n’allons jamais le faire. Nous voulons d’abord améliorer notre situation. Je sais que les enfants comprendront», explique Jacques Paul. Pour cela, Vanessa n’hésite pas à lancer un petit appel de détresse, à ceux qui voudront bien lui donner du travail à elle et à son mari, pour qu’ils puissent arrondir les fins de mois. «Si dimounn ti kapav ed nou koumsa, mo ti kapav fer mo bann zanfan zot leker kontan!»