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Mort suspecte de Kistnen: la victime avait été menacée par le garde du corps d’une VVIP

2 décembre 2020, 12:10

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Mort suspecte de Kistnen: la victime avait été menacée par le garde du corps d’une VVIP

Une VVIP trop présente… 

L’un des éléments les plus intrigants est la disparition du deuxième cellulaire de Kistnen, dont même les traces n’ont pas été découvertes. Selon nos informations, ce portable, ainsi que la carte SIM, lui avait été offert par Yogida Sawmynaden. On ignore pour l’instant le nom sous lequel est enregistrée cette carte. Alors que l’autre portable récupéré est toujours en possession de la police… 

C’est un ami qui a rendu visite à Kistnen à l’hôpital Candos en août qui soutient que ce dernier lui avait montré le nouveau cellulaire en disant qu’il l’avait reçu du ministre, y compris la carte SIM. Nous avons essayé, en vain, d’en avoir la confirmation auprès du ministre Sawmynaden. 

Concernant le contrat pour le nettoyage de la STC, toujours selon une source, on aurait demandé à Kistnen de coter à Rs 39 pour permettre à une autre compagnie de décrocher le contrat à Rs 33. On ne sait toujours pas si le contrat a été alloué à la fin, la STC ne nous ayant pas répondu. Dans au moins cette affaire, il semble bien que Kistnen savait qu’il n’allait pas remporter le contrat. Mais qu’en retour, l’entrepreneur choisi lui sous-traiterait une partie du travail. Or, tel n’a pas été le cas, et Kistnen s’est retrouvé sans travail et sans le sou. D’où une autre raison pour lui d’aller tout dévoiler. 

Nous faisions état des menaces proférées par un garde du corps d’une Very very important person (VVIP) à l’encontre de Kistnen quand celui-ci a prévenu qu’il allait tout déballer. Nous sommes en présence maintenant de certains indices très préoccupants. La voiture de ce garde du corps a été vue dans les parages de Telfair le vendredi 17 octobre. Ce n’est pas tout : des témoins affirment avoir vu le garde du corps le samedi 21 novembre vers 10 heures, soit un mois après le drame, à proximité de l’endroit où l’on a découvert le corps de Kistnen. Et qu’y faisait-il ? Selon le témoin oculaire, le garde du corps semblait observer de près les allées et venues sur le site. Pour voir si des curieux venaient y rechercher des indices ? 

Nous avons aussi été informés que Kistnen est la personne qui réceptionnait d’énormes sommes en liquide qui étaient redistribuées aux agents dans la circonscription no8 lors des dernières élections de 2019. De plus, la VVIP lui faisait tellement confiance qu’elle l’appelait presque chaque matin pour lui demander de lui rendre de petits services, comme aller sur le terrain à bail que la VVIP occupait dans les hautes Plaines-Wilhems…

Me Roshi Bhadain: «Des faits troublants dans cette affaire»

Le frère du ministre du Commerce, qui était assisté de Me Roshi Bhadain, s’est rendu au bureau de la Major Crime Investigation Team (MCIT), hier, mardi 1er novembre. Koomadha Sawmynaden y était convoqué pour aider les enquêteurs dans ce que l’on peut appeler «l’affaire Kistnen». À sa sortie du bureau de la MCIT – où l’homme de loi et son client ont passé presque trois heures –, Me Roshi Bhadain a seulement fait état de «faits troublants» concernant la mort de Soopramanien Kistnen, cet entrepreneur dont le corps a été retrouvé partiellement calciné dans un champ de cannes à Telfair, Moka, le 18 octobre. 

Il faut savoir que ce n’est qu’après que l’épouse de Soopramanien Kistnen a annoncé qu’elle irait à la MCIT mardi dernier en compagnie de Mes Rama Valayden et Sanjiv Teeluckdarry que la police a décidé de convoquer Koomadha Sawmynaden. Pourtant, un enquêteur du poste de police de Quartier-Militaire l’avait bien interrogé il y a quelques semaines et Koomadha Sawmynaden lui avait révélé le contenu de tous les échanges entre lui et le défunt juste avant le drame. 

Le frère du ministre avait aussi raconté au policier les frustrations dont Soopramanien Kistnen lui avait fait part concernant les contrats relatifs au Covid-19 et à Pomponnette. Après l’avoir écouté, le policier lui avait tout simplement tourné le dos sans prendre sa déclaration, au grand dam de Koomadha Sawmynaden. L’enquêteur n’a même pas récupéré le cellulaire de ce dernier à des fins de vérification. Et c’est ce même enquêteur qui avait indiqué à la famille Kistnen que les caméras de Safe City étaient en panne. 

La déposition de Koomadha Sawmynaden se poursuivra aujourd’hui.

 

 

 

 


Koomadha Sawmynaden: «Je n’adresse pas la parole à Yogida depuis plus de 15 ans»

<p>Lors de son meeting à St-Pierre vendredi dernier, Navin Ramgoolam a donné un peu plus de détails sur sa rencontre avec Soopramanien Kistnen le 4 août. Selon lui, les autorités <a href="https://www.lexpress.mu/article/385684/cloture-pomponette-dessous-dun-bail-public" target="_blank">allouaient des contrats</a> à ce dernier en retour d&rsquo;une commission de 50 %. On aurait aussi confié à Navin Ramgoolam que c&rsquo;est le frère de Yogida Sawmynaden qui décidait à qui allouer des contrats et qui agissait comme intermédiaire.&nbsp;</p>

<p>Koomadha Sawmynaden a réagi promptement : <em>&laquo;Bien sûr que j&rsquo;avais des relations de travail avec Soopramanien Kistnen. En revanche, je tiens à souligner que je n&rsquo;ai aucune relation de travail ou autre avec Yogida. On ne se parle plus depuis plus de 15 ans. Je l&rsquo;ai juste rencontré lors des funérailles de notre père en 2011. Alors, pensez-vous, comment aurais-je pu &lsquo;décider à qui allouer des contrats&rsquo; à sa place ou à la place de quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre ? Que mon frère vienne dire en public s&rsquo;il me parle et quand nous nous sommes rencontrés pour la dernière fois ! Et Kistnen savait que je ne parlais pas à mon frère. Allez demander à la famille Kistnen.&raquo;&nbsp;</em></p>

<p>Contactée, Simla Kistnen, l&rsquo;épouse de Soopramanien, nous dira que celui-ci a souvent affirmé que les deux frères ne se parlaient pas et seraient même hostiles l&rsquo;un envers l&rsquo;autre.</p>

 

 

 

 

 

Des amis, mais pas trop 

<p>L&rsquo;attitude de certains amis très proches du défunt est aussi suspecte. Si certains ont refusé de parler après avoir été interrogés par la police, d&rsquo;autres qui commençaient à faire part des confidences que leur auraient faites Kistnen se sont par la suite réfugiés dans un silence profond.</p>