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Blanchiment en Malaisie: le CEO de Century Banking Corporation interrogé «under warning» à l’ICAC

17 novembre 2020, 20:29

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Blanchiment en Malaisie: le CEO de Century Banking Corporation interrogé «under warning» à l’ICAC

Il n’en est pas à sa première convocation dans les locaux de l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Dr Munir Lallmahamood, Chief Executive Officer (CEO) de Century Banking Corporation (CBC), dont le permis a été révoqué en août par la Banque de Maurice, a été interrogé under warning, le lundi 16 novembre, sur des cas de blanchiment d’argent à partir du fonds souverain de la Malaisie, dans le cadre du méga scandale financier 1 Malaysian Development Berhad (1MDB), qui a fait tomber Najib Razak, l'ancien Premier ministre de ce pays. L’ICAC soupçonne le Dr Munir Lallmahamood d’avoir aidé à blanchir une partie de l’argent émanant de cette fraude.

Il nous revient que le CEO a été interrogé pour la seconde fois. En effet, le premièr interrogatoire, qui date du 4 septembre, concernait l’absence de procédures bancaires établies. Il a été autorisé à rentrer chez lui par la suite.

Hier, en revanche, il a dû fournir des explications en lien avec le scandale malaisien impliquant d’importants transferts illicites. Soit comment plusieurs millions de dollars en provenance du fonds souverain de la Malaisie ont transité par CBC. Il s’avère qu’une partie des fonds liés aux commissions dont aurait bénéficié un des fraudeurs fiscaux, Tim Leissner, ex-associé de Golden Sachs, se trouverait dans les comptes de la banque islamique. C’est la célèbre banque d’affaires américaine, qui a agi comme société de courtage.

Ce méga scandale financier lié au fonds souverain, qui a duré de 2009 à 2018, a mené à la condamnation de Najib Razak à 12 ans de prison et une amende d'environ 50 millions de dollars, en juillet. Il a été reconnu coupable sous sept chefs d’accusation dans plusieurs procès pour corruption. Il est accusé d’avoir pillé, avec ses proches, le fonds souverain 1MDB, censé contribuer au développement économique de la Malaisie, une fraude de plusieurs milliards de dollars.

C’est suivant une enquête de l’ICAC et de la Federal Bureau of Investigation (FBI) sur le blanchiment d’argent que la licence bancaire de Century Banking Corporation Ltd a été révoquée. La Banque de Maurice (BOM), dans un communiqué émis le 24 août, a reproché à cette banque de ne pas avoir respecté la législation prelative au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme malgré ses avertissements. Huns Biltoo, de la firme KPMG, a été nommé receiver de l’établissement bancaire.

 

Liquidation : quelque 600 déposants remboursés prochainement

<p>CBC passe à une nouvelle étape du&nbsp;<em>receivership&nbsp;</em>avant sa liquidation. Il s&rsquo;agit du remboursement des 600 déposants recensés par l&rsquo;administrateur-liquidateur, Huns Biltoo du cabinet KPMG.</p>

<p><em>&laquo;Les déposants ont déjà reçu une lettre qui les informe qu&rsquo;ils doivent se rendre au siège de la défunte banque pour finaliser les dossiers et récupérer éventuellement leurs dépôts. Nous donnerons priorité à ceux qui disposent de montants inférieurs à Rs 100 000&raquo;</em>, explique Huns Biltoo. Il ajoute&nbsp;que le même exercice s&#39;applique aux&nbsp;détenteurs de prêts à&nbsp;la différence, que ces derniers doivent rembourser&nbsp;les prêts contractés auprès de&nbsp;Century Banking Corporation. &laquo;<em>Pendant ces deux mois et demi, l&rsquo;équipe de KPMG a épluché les comptes de la&nbsp;banque, dressé un état des lieux et recensé le nombre de déposants et de&nbsp;créanciers. Un exercice que nous avons fait relativement vite, soit en moins de 120 jours comme stipulé par la loi.</em>&raquo;</p>

<p>Une rencontre du liquidateur avec&nbsp;la BoM&nbsp;est prévue le 25 novembre pour exposer&nbsp;un bilan de sa mission depuis sa nomination comme <em>receiver.</em> Le permis bancaire de CBC, qui offre uniquement des produits financiers&nbsp;islamiques, a été révoqué par la BoM,&nbsp;conformément à l&rsquo;article 17 de la <em>Banking Act 2004</em>.</p>

<p>La direction de la BoM a justifié sa décision par le fait que CBC n&rsquo;a pas respecté plusieurs règles bancaires liées aux besoins en capital, au contrôle de système interne ainsi que des provisions de la loi sur le blanchiment d&rsquo;argent et le&nbsp;financement du terrorisme, malgré les avertissements répétés de la Banque centrale. Pour rappel, CBC a été la première institution financière islamique à obtenir une licence de la BoM en avril 2011.</p>