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Élections villageoises: pour ceux qui n’ont pas tout compris

25 octobre 2020, 15:31

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Élections villageoises: pour ceux qui n’ont pas tout compris

Le 22 novembre, les électeurs de 130 villages iront aux urnes. Ils devront élire les membres du conseil de leurs quartiers. Comment s’organisent ces élections, qui coûteront Rs 175 millions et qui mobiliseront plus de 19 000 fonctionnaires ? Pour combien de candidats faut-il voter ? Qui désigne le président du conseil de district ? Décryptage.

Étape1 : Enregistrement des candidats. Le 16 octobre 2020, un writ of elections a été émis par le président de la République pour la tenue des élections villageoises. Par la suite, les mouvements, alliances et partis doivent s’enregistrer. À l’issue de cet exercice, qui a eu lieu les 20 et 21 octobre, 610 groupes ont été répertoriés pour solliciter les suffrages du 22 novembre, précise George Ah Yan, un habitué des élections.

Des candidats se faisant enregistrer, à Calebasses.  

Étape 2 : Nomination Day. Après l’enregistrement, place à la ‘nomination’ prévue le 31 octobre. À cette date, les groupes et les indépendants déposent leurs candidatures. Chaque mouvement présente neuf candidats, qui doivent être élus, par village. Cependant, tout candidat doit être un électeur inscrit dans la localité en question. De plus, chaque participant doit être accompagné de deux parrains, c’est-à-dire des habitants de la région recommandant sa candidature. Selon la loi d’Hervé Aimée, ancien ministre des Administrations régionales, une liste de réserve de six personnes doit en outre être soumise au cas où un élu décide de se retirer, après le scrutin. Parallèlement, au moins un tiers des candidats en lice doit être du sexe opposé. C’est-à-dire s’il y a six hommes, il doit y avoir trois femmes, et vice-versa. Des symboles sont aussi présentés et sélectionnés par les candidats.

Banane, poêle à frire, coupe-ongles et bien d’autres… Les candidats sont appelés à choisir leur symbole. 

Étape 3 : Désistement. Trois jours sont accordés pour tout désistement après le Nomination Day. Dans ce cas, leurs noms sont enlevés de la liste. Passé ce délai, aucun retrait de candidature n’est autorisé. Les bulletins officiels de vote sont alors imprimés. Chaque candidat peut choisir un agent qui le représente au bureau de vote pour veiller au bon déroulement du scrutin.

Étape 4 : Scrutin. Le dimanche 22 novembre, les villageois pourront accomplir leur devoir civique à partir de 7 heures. Généralement, une moyenne de 50 % d’électeurs vont aux urnes. Les habitants peuvent voter pour neuf candidats par village, donc. Le dépouillement des votes aura lieu le même jour et les résultats seront proclamés dans la foulée.

Étape 5 : Désignation du président du village. C’est parmi le groupe des neuf conseillers de village que le président est désigné. «Un vice-président est également choisi», ajoute Muhammad Aubeeluck, conseiller de village de Plaine-Magnien. Après cet exercice, il faut sélectionner celui ou celle issu(e) du groupe d’élus, qui les représentera au conseil de district. Cela se fait par vote.

Étape 6 : Élection du président du conseil de district. Sur les 130 villages, ceux ayant un nombre d’électeurs supérieur à 10 000 – à l’instar de Bel-Air Rivière-Sèche, Centre-de-Flacq, Goodlands, Mahébourg, Triolet, notamment, ont droit à deux représentants au sein du conseil de district. Parmi le comité de village, ceux désirant postuler comme président du conseil du district régissant les localités en question, s’inscrivent. Une nouvelle élection est ainsi organisée pour désigner le président du conseil de district. Il existe sept conseils de districts à Maurice, soit Rivière-du-Rempart, Pamplemousses, Moka, Flacq, Grand-Port, Savanne et Rivière-Noire.

Municipales vs villageoises : quelle différence ? 

<p>Selon Muhammad Aubeeluck, conseiller de village de Plaine-Magnien, après une élection municipale, les élus entrent directement en poste, soit dans les mairies. Par contre, après les élections villageoises, les neuf élus représentent prioritairement leur conseil du village. Puis, ce comité désigne l&rsquo;un d&rsquo;eux qui sera leur représentant au conseil de district de leur localité. Celui-ci devient alors conseiller du district en question.</p>

<p><strong>Combien touchent-ils ?&nbsp;</strong></p>

<p>Selon Muhammad Aubeeluck, un conseiller de village touche Rs 2 594 par mois. Quant au président du village, son allocation mensuelle est de Rs 10 000. D&rsquo;après Sunael Purgus, président du conseil de district de Pamplemousses, le conseiller de district perçoit également un montant avoisinant les Rs 10 000 par mois. Quant au président, il est véhiculé par un chauffeur employé par le conseil de district et obtient une rémunération de Rs 39 000 ainsi que des allocations. Au total, le montant peut atteindre environ Rs 47 000.</p>

<p><strong>Quel est le rôle des conseillers de village ?</strong></p>

<p>Problèmes d&rsquo;approvisionnement en eau, électricité ou de développement : les conseillers de village doivent s&rsquo;y atteler. C&rsquo;est leur principale tâche, confie Muhammad Aubeeluck. Ces anomalies sont d&rsquo;abord adressées aux conseillers de village et au conseiller de district par extension, selon le cas. En décembre 2020, cela fera quatre ans que Sunael Purgus est président du conseil de district de Pamplemousses, qui regroupe 21 conseillers. Son rôle est de présider les comités. &laquo;<em>Par exemple, au niveau du conseil de district, nous recevons les doléances, requêtes et motions des conseillers de district pour des &lsquo;policies&rsquo;</em>&raquo;, explique-t-il. Plusieurs départements sont également intégrés à cette instance, notamment les comités pour la santé, la planification, le bien-être, entre autres. Le président du conseil de district fait également le lien avec les autorités. &laquo;<em>S&rsquo;il faut asphalter les routes, le président prend ces projets et les amène vers les ministères concernés&raquo;</em>, ajoute-t-il. Bien que ce ne soit pas un travail à temps plein, il affirme que ce poste requiert une disponibilité 24/7. Aux comités, se rajoutent des <em>&laquo;site visits&raquo;</em>, des complaintes des villageois, entre autres.</p>