Le négociateur syndical, Ivor Tan Yan, estime qu’il y a eu abus dans le changement des conditions de travail des employés d’Air Mauritius. C’était le mercredi 30 septembre 2020, devant le Paille-en-Queue Court. Il affirme qu’il n’y a pas eu de consentement, tel que prévu dans la loi du travail et le droit du contrat. « Les administrateurs de la compagnie avaient le devoir de consulter et non pas d'informer les syndicats. Les administrateurs doivent obtenir le consentement des travailleurs pour apporter de tels changements dans leurs conditions de travail. Le consentement des travailleurs ou celui de leurs représentants est nécessaire lorsque les salaires vont être revus à la baisse de manière aussi drastique.» Et d’ajouter : «Le consentement de l’employé est également une condition sine qua non pour le congé sans solde. À ce jour, la loi prévoit que l’employeur peut proposer des congés sans solde mais il faut que les employés l'acceptent !». 

Le syndicaliste estime ainsi que la proposition faite aux pilotes de travailler pendant leur congé sans solde est “un mépris”. «Les pilotes ont pris la plus grosse coupe de salaire, entre 65% et 75%», rappelle Ivor Tan Yan. Considérant que le contrat imposé aux pilotes est abusif, ces derniers ont fait servir une mise en demeure rédigée par M^e Komadhi Mardemootoo, aux administrateurs mardi. Pour Ivor Tan Yan, l’offre d’emploi proposant de nouvelles conditions d’emploi aux pilotes ne comprend ni le salaire qu’ils vont toucher, ni la durée du contrat et encore moins la certitude du poste qu’ils occuperont, soit pilote ou co-pilote. 

Le syndicaliste trouve “inacceptable” qu’il y ait des droits différents pour différents travailleurs. «Tous les syndicats représentant les différents types de travailleurs d’Air Mauritius ont accepté de sacrifier entre 40 % et 60 % de leurs salaires mais à partir du 1^er octobre, les employés seront catégorisés en trois groupes», explique Ivor Tan Yan. Le premier concerne ceux touchant moins de Rs 25 000 qui ne sont pas concernés par d’autres réductions de salaire et ne sont pas concernés par le travail à temps partiel ou le congé sans solde. Le second regroupe les employés qui touchent entre Rs 25 000 et Rs 50 000. Ils ne sont assurés que d’un salaire de Rs 25 000 minimum mais ils travailleront à temps partiel et la compagnie les sollicitera comme sous-traitants. La troisième catégorie concerne ces employés qui touchent plus de Rs 50 000. Ils ne toucheront pas plus de 50 % de leur salaire après une réduction en juillet 2020 de 40 % à 60 %. Du coup, ils toucheront uniquement 20 % à 30 % de leur salaire initial. En sus de cela, certains seront appelés à partir en congé sans solde pendant des périodes allant de 3 à 6 mois.