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Naufrage du Sir Gaëtan: le capitaine Barbeau «under warning» au CCID demain

23 septembre 2020, 20:39

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Naufrage du Sir Gaëtan: le capitaine Barbeau «under warning» au CCID demain

Le Port Master de la Mauritius Ports Authority (MPA), le capitaine Louis Gervais Barbeau, a été convoqué ce jeudi 24 septembre dans les locaux du Central Criminal Investigation Department (CCID) aux Casernes centrales pour y être interrogé under warning dans l’enquête sur le naufrage du remorqueur Sir Gaëtan dans la nuit du lundi 31 août au large de Poudre-d’Or. Trois des huit membres d’équipage y ont laissé la vie, alors que le capitaine Moswadeck Bheenick est toujours porté manquant.  

Le numéro 1 des opérations de la MPA sera confronté aux différentes versions données par des employés, de même que celle de son adjoint pour expliquer les circonstances du drame. Le numéro 2 des opérations de la MPA, le capitaine Kavidev Newoor, a lui été arrêté et libéré dans la même affaire le vendredi 18 septembre après avoir payé une caution de Rs 20 000 et payé une reconnaissance de dette de Rs 500 000. Il fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire par négligence.

Le Deputy Port Master est potentiellement celui qui a donné l’ordre pour remorquer la barge l’Ami Constant de Pointe-d’Esny à Port-Louis; exercice qui allait s’avérer tragique. Pendant cette traversée, la barge a percuté le remorqueur et elle a ainsi percé la coque du Sir Gaëtan. La salle des machines a alors commencé à prendre l’eau au large de Poudre-d’Or. 

Le capitaine Bheenick a demandé à son équipage de quitter le remorqueur pour prendre place à bord d’un canot de sauvetage. Tandis que le capitaine était toujours à bord du Sir Gaëtan, une grosse houle a projeté les sept membres d’équipage dans l’eau.

Rencontre direction-syndicat de la MPA demain

Ce drame a aussi mis en lumière les dangers auxquels sont exposés les employés du port. «La direction de la MPA dit qu’elle veut changer les choses rapidement. Nous demandons à la direction l’ébauche des termes et conditions de tout ce qui doit être changé cette année.» Propos du syndicaliste Jean-Yves Chowrimootoo de la MPA Maritime and Other Staff Union (MPA MOSU). Cela fait partie des multiples revendications du syndicat qui seront abordées lors d’une rencontre prévue avec la direction de la MPA, demain. 

Un employé du port peut travailler sept jours sur sept à cause du système de rotation, qui serait mal ficelé.

Jean-Yves Chowrimootoo précise que d’autres anomalies seront évoquées. Tout d’abord, il conteste le shift system. «C’est un shift system où ceux qui travaillent sur le remorquage sont constamment à la MPA. Enn manb inn travay enn mwa full, toulézour li dan MPA. Il n’a pas de jour de repos. Si, par exemple, il travaille depuis lundi, arrivé jeudi quand il a terminé les opérations à 7 heures du matin, il doit faire le handing over. Vendredi, il revient à 7 heures. Pendant un mois, c’est le même rythme. Si l’employé ne prend pas de congé annuel ou de maladie, il se retrouve tous les jours à la MPA», explique Jean-Yves Chowrimootoo. 

Selon lui, ce shift system ne permet pas aux employés d’avoir un vrai jour de repos. «Cela contribue à mettre en danger la vie des opérateurs de remorqueur. Nous avons proposé une harmonisation du shift system où un vrai jour de repos leur sera accordé pour que le lendemain ils reprennent le travail en forme.» 

Suivant le naufrage du Sir Gaëtan, la MPA MOSU, demande à l’organisme de prendre en charge les frais d’éducation des enfants qui ont perdu leur père en mer. «Ce ne sont que quelques millions par an. Cela permettra de soutenir la famille», confie le syndicaliste. D’autres demandes d’urgences sur la sécurité seront également abordées.

 

 


Secteur portuaire: la MSC impose des frais additionnels sur les conteneurs de 20 pieds

<p>Après avoir déserté Port-Louis comme port de transbordement, la MSC <em>Mediterranean Shipping Company</em> S.A. annonce des frais minimum&nbsp;de 300 dollars sur chaque conteneur de 20 pieds. Cette augmentation sera applicable à partir du 1<sup>er</sup> octobre sur tous les conteneurs en provenance de Chine, de Hong Kong, du Japon, de Taïwan, de la Corée du Sud, des pays de l&rsquo;Asie du Sud-Est, de Madagascar, d&rsquo;Afrique du Sud et de l&rsquo;Est. Afzal Delbar, de l&rsquo;Association des transitaires du port, souligne que c&rsquo;était attendu. <em>&laquo;C&rsquo;est le coût minimum pour les conteneurs, qui sont des frais de transbordement. Car les principales compagnies ne viennent plus directement à Port-Louis ; elles viendront plus tard.&raquo;</em> Pour ne pas retarder la marchandise, il est conseillé aux clients de commander et payer en avance leurs fournisseurs car les conteneurs mettront deux fois plus de temps avant d&rsquo;arriver à Maurice. Par exemple, les commandes passées début novembre arriveront après les fêtes de fin d&rsquo;année.</p>