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Wakashio: la boîte noire évoquée au Parlement

4 août 2020, 19:30

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Wakashio: la boîte noire évoquée au Parlement

Pourquoi est ce que le Voyage Data Recorder (VDR) du MV Wakashio n’a toujours pas été récupéré par les autorités depuis que le vraquier s’est échoué sur les récifs à Pointe-d’Esny ? Cette question que se posent les sources proches du dossier, a été évoquée par Richard Duval au Parlement ce mardi 4 août.

Selon le ministre de l’Environnement, selon les règlements du United Nations Laws of the Sea, les autorités ne peuvent pas avoir accès directement au navire. «Il existe tout un protocole» a dit Kavi Ramano. Selon lui, l’enquête de la National Coast Guard est en cours et à un moment, ils s’intéresseront aux boîtes noires. 

Boîte noire, et après ?

Pour un professionnel maritime, il aurait fallu, dès le premier jour, saisir la boîte noire du navire et tous les documents à bord. Ce qui aurait permis de comprendre comment l’accident a pu se produire. «Une boîte noire, comme dans les avions, enregistre toutes les données, de la salle des machines et la direction, aux échanges entre le capitaine et les officiers à bord. Elle enregistre les données mécaniquement, techniquement et verbalement durant les dernières minutes.» Un autre spécialiste abonde dans le même sens. «La boîte noire est déterminante dans une enquête. On ne sait pas s’il y a eu du tampering dans les documents.» 

Après avoir récupéré le VDR, faute d’expertise locale pour la lecture des données, elles seront envoyées à l’étranger pour être déchiffrées par des spécialistes. «On n’a toujours pas d’expertise à Maurice. Seule une poignée de pays ont cette expertise», explique le professionnel maritime. En effet, lors de l’échouement du MV Benita sur les récifs à Le Bouchon, dans la nuit du 16 au 17 juin 2016, deux experts sud-africains avaient été dépêchés sur place par le Special Casualty Representative de la compagnie d’assurances pour récupérer le VDR. 

L’expert sud-africain Alwyn Ally était monté à bord le 25 juin pour télécharger les données stockées et les transmettre aux autorités mauriciennes. Il leur avait également remis le playback software pour qu’elles puissent lire le manuel et savoir ce que le VDR contenait comme informations, surtout pour mieux comprendre ce qui s’était passé durant cette nuit et faire la lumière sur ce naufrage. L’expert sud-africain avait été sollicité en raison d’un manque de techniciens pour lire la boîte noire. 

Du côté de Pointe-d’Esny, l’on attend les quatre remorqueurs pour démarrer l’opération de renflouage du Wakashio côté mer, affirme-t-on dans le milieu. Après le VB Cartier venu porter secours au vraquier samedi, le Stanford Hawk et l’AHT Expedition, l’AHT Summit est attendu entre le 10 et le 11 août en provenance de Mumbai. 

Dimanche, le salvage master de SMIT Salvage a soumis son premier rapport quotidien au comité national. Les constats indiquent que le gouvernail a été endommagé. L’hélice aurait peut-être subi des dégâts également. Mais aucune confirmation n’est possible sans vérification visuelle. De plus, le mauvais temps et l’anticyclone qui rôde dans les parages ne le permettent pas pour l’heure.