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Covid-19 Solidarity Fund: que fait-on de l’argent ?

2 août 2020, 21:00

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Covid-19 Solidarity Fund: que fait-on de l’argent ?

La générosité des Mauriciens et des entreprises, entre autres, a payé. Le Covid-19 Solidarity Fund, lancé depuis le 25 mars dernier, compte maintenant les Rs 182,3 millions dans les caisses, confirme Raj Makoond, président du comité qui gère le dossier. Objectif : permettre à ceux ayant touché le fond de se relever grâce à ce fonds, dans le sillage du Covid-19. Sont ainsi ciblés : des Mauriciens et organisations touchés par les répercussions de la pandémie. «Nous sommes en train de considérer deux types d’applications, soit pour les individus et les institutions. Qui doivent être faites à travers la plateforme en ligne de la Mauritius Revenue Authority», affirme Raj Makoond.

Comment fonctionne ce fonds de soutien ? Et qui ‘évalue’ les demandes ? «Lorsque les demandes sont acheminées, elles sont d’abord traitées par un secrétariat au ministère des Finances. Ensuite, notre comité prend le relais. Toutes les applications doivent respecter des consignes précises», explique Rashid Imrith, membre du comité Covid-19 Fund.

À ce stade, environ 5 000 applications ont été reçues. Cependant, soutient Raj Makoond, une bonne partie des demandeurs bénéficiaient déjà d’autres soutiens via le Wage Assistance Scheme et le Self-Employed Assistance Scheme. Et un des critères de base est justement la non-adhésion à ces aides financières. «Il est impératif de ne pas avoir de doublon. Après le traitement de 3 000 demandes, on a listé et approuvé le paiement pour 230 bénéficiaires individuels. Ce nombre était réparti en deux groupes. Nous travaillons actuellement sur un troisième batch», explique le président du fonds de soutien.

Un montant d’environ Rs 5 000 a été alloué aux bénéficiaires par l’Accountant General. Parmi les catégories les plus touchées, on trouve notamment les «self-employed» qui n’ont pu continuer leur travail et qui ne peinent aujourd’hui à se relever. «Il y a également les ménages avec des enfants dans des situations précaires, sans parler du secteur ‘très’ informel», précise Raj Makoond.

Et du côté des institutions, il faut présenter un projet solide visant à soutenir des personnes durant et après la pandémie avant que les sous ne soient décaissés. «Nous avons dit oui aux projets de deux ONG. La première s’occupe des SDF. Quand nous avions des cas positifs au Covid-19, un sansabri est décédé. Le projet est justement en relation avec la pandémie. Deuxièmement, une association prenant en charge des enfants, a proposé des cours de rattrapage en semaine et durant le week-end. En effet, ces petits n’avaient pas accès aux ordinateurs pour continuer leur scolarité durant le confinement. Ces fonds viennent soulager la société», explique Rashid Imrith.

De plus, indique le syndicaliste, la transparence doit primer pour toute prise de décision par le comité. «Parfois, les fonds peuvent être sujets à critiques. Aussi, il faut rassurer tout le monde, y compris les généreux donateurs, qui ont la possibilité de participer aux réunions des sous-comités pour voir comment tout cela se passe», souligne-t-il. De poursuivre que ces principes s’appliquent également aux organisations qui doivent garantir la transparence. Par exemple, le comité passe tout au crible pour savoir si les associations sont dûment enregistrées auprès du Registrar of Associations ou la National Empowerment Foundation et vérifie si les programmes ou projets spécifiques sont bien à but non-lucratif, entre autres. Enfin, les ONG doivent aussi soumettre des rapports sur la mise en place des programmes en question.

Par rapport au budget demandé pour les projets soumis au Covid-19 Solidarity Fund, aucune limite n’est imposée, ajoute notre interlocuteur. En revanche, les comptes des années précédentes, et notamment le coût des projets antérieurs, sont analysés, épluchés. «Le montant approuvé peut refléter celui demandé ou être moins élevé. Après approbation, les fonds sont émis au nom de l’organisation et non pas au nom du responsable.»

D’où proviennent les sous ?

Le financement du «Covid-19 Solidarity Fund» est issu de fonds reçus du «Consolidated Fund», les entreprises publiques ainsi que des dons et «grants» du secteur privé, organisations locales et internationales, entre autres contributeurs, et du public. On se souvient qu’en mars 2020, plusieurs parlementaires de la majorité et de l’opposition avaient décidé de reverser 10 % de leurs salaires à ce fonds pendant un an. Idem pour le président Pradeep Roopun. De plus, l’Union européenne (UE) apporte également son soutien à Maurice. Selon une source de la délégation de l’UE à Maurice, celle-ci se chiffre à Rs 11,3 millions. Les actions comprennent un soutien aux familles vulnérables, anciens toxicomanes, «shelters» et personnes en situation de handicap, pour un budget de Rs 4 millions. Deuxièmement, un budget de Rs 4 millions sera destiné au nettoyage et la désinfection des lieux publics les plus fréquentés, à une caravane de dépistage du COVID-19 et à des campagnes pour lutter contre les idées fausses et pour prévenir la peur de la pandémie seront également entrepris. Enfin, l’UE appuiera des initiatives d’entrepreneuriat social comme la mise en œuvre d’un programme agricole communautaire, d’une boutique solidaire dans les régions les plus défavorisées et le soutien à la fabrication artisanale de savons, bougies et bijoux à partir de matériaux recyclés. Le coût : Rs 3,3 millions.