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Enseignement: Les défis de la rentrée scolaire

30 juin 2020, 22:01

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Enseignement: Les défis de la rentrée scolaire

Tant attendue, la rentrée des classes se fera demain. Mais après plusieurs mois de confinement, le personnel enseignant du primaire et secondaire sera appelé à faire des efforts considérables. Entre rattrapage scolaire, protocoles sanitaires qui restent flous à leur intention, le décalage des récréations et des horaires de sortie, la tâche s’annonce compliquée…

Primaire

Ce mercredi 1er juillet, plus de 85 730 écoliers reprendront le chemin. Comme pour ces petits, la reprise sera effective pour les enseignants ainsi que le personnel non-enseignant, au nombre de 8 564 selon les données de 2019. Déjà, ces derniers ne cachent pas leurs craintes et préoccupations.

Aux petits soins…

 L’état de santé des enfants constituera un enjeu majeur lors de cette rentrée. «On prendra la température deux fois par jour pour s’assurer qu’ils ne sont pas malades. Chez nous, il faudra le faire auprès d’environ 850 enfants», explique Annand Seewoosungkur, responsable de la Doorgachurn Hurry Government School à Goodlands. De son côté, Vinod Seegum, président de la Government Teachers’ Union (GTU), évoque justement la frayeur d’une résurgence de la pandémie. «Les écoles n’ont pas prévu des salles d’isolation. Si un enfant a des symptômes, il faudra contacter les parents immédiatement pour le récupérer. Certains établissements peuvent prendre des initiatives. Par exemple, s’il y a une salle de libre, ils peuvent l’aménager par conséquent. Cela dit, bon nombre d’écoles n’ont pas de place. Certains ne disposent même pas d’un staff room», explique-t-il.

Rattrapage scolaire : mettre les bouchées doubles

 «Il y aura un gros travail à faire à ce niveau. La réadaptation prendra du temps», déclare Sawmynaden Sunnassee, président de l’Association des maîtres d’école. D’ailleurs, Annand Seewoosungkur, également secrétaire de l’Association des maîtres d’école, perçoit la rentrée comme un «gros défi pédagogique». «Les éducateurs devront apporter un grand soutien pédagogique aux élèves pour le rattrapage. Ils devront aussi identifier ceux n’ayant pas eu accès aux cours en ligne durant le confinement. Pour eux, il faudra un encadrement encore plus soutenu. Dans certains cas, une attention individuelle sera requise pour les enfants en retard», déclare-t-il. Des contrôles continus devront aussi être entrepris pour faire un constat du niveau pédagogique des enfants. Pour Vinod Seegum, la remise à niveau sera cruciale. «Une partie des élèves n’a pu adhérer aux cours virtuels. D’après des rapports en Angleterre, quatre enfants sur dix n’ont pu y avoir accès. Et ceci peut impacter sur toute une génération d’écoliers», indique-t-il. Les établissements devront prendre des initiatives et des solutions adaptées.

Récréations décalées  

Les écoles primaires devront décaler leurs horaires de récréation. Une pratique qui peut s’avérer un casse-tête. Mais dans certains établissements, on essaie d’y mettre bon ordre. «Comme la cour de l’école est grande, on a fait des délimitations. Ainsi, dès 10 h 50, les Grades 1 à 3 pourront sortir pour la récréation. Cependant, ils devront rester près de leur salle de classe afin de ne pas déranger les autres qui sont toujours en cours. De plus, nous allons installer des panneaux pour les zones qui seront accessibles à chaque Grad », explique Annand Seewoosungkur. Quant aux élèves des Grades 4 à 6, la récréation est prévue de 11 h 40 à 12 h1 5. Ces derniers accéderont à d’autres lieux, notamment au terrain de football pour les plus grands. Mais que se passe-t-il si les infrastructures sont limitées? Comment s’organiser dans ce cas? D’après Vinod Seegum, peu d’écoles disposent d’un petit espace. Par contre, la population estudiantine y varie considérablement. «Certaines écoles ne comptent que 40 élèves. Il faut bien s’organiser pour que le décalage se passe au mieux», souligne-t-il.

Fin des classes : réorganisation exigée 

Comme pour la récréation, un décalage est prévu pour l’heure de la fin des classes par certaines écoles primaires. En effet, les élèves en Grade 1 quitteront l’enceinte des établissements vers 14 h 45, indique Annand Seewoosungkur. À partir de 15h10, ce sera au tour de ceux du Grade 2, suivis du Grade 3 à 15 h 20. Pour le Grade 4, l’horaire est à 15 h 25 et un peu plus tard pour les écoliers en Grades 5 et 6 respectivement. Face à cette révision d’heure de sortie, les parents auront à se réorganiser pour récupérer leurs enfants. Idem pour les responsables de vans scolaires qui viennent chercher les petits.

Secondaire

<p>&nbsp;D&rsquo;ici demain, 180 collèges seront de nouveau opérationnels. Si plus de 108 562 étudiants sont attendus en classe d&rsquo;après les chiffres officiels de 2019, il faudra aussi compter sur 8 813 enseignants. Quelles sont les implications de cette reprise ?</p>

<p><strong>Protocole sanitaire : les enseignants encore dans le flou </strong>&nbsp;D&rsquo;emblée, un enseignant de français évoque la problématique entourant le port du masque. &laquo;Il nous sera difficile de faire la classe avec ce dispositif. Je ne sais pas si l&rsquo;école va nous en donner. Heureusement, j&rsquo;ai un petit stock. Mais je ne pourrai définitivement pas le porter toute une journée&raquo;, affirme-t-il. Il suggère l&rsquo;aménagement d&rsquo;un écran ou d&rsquo;un plexiglass sur la table des enseignants. En ce qui concerne les &laquo;sanitizers&raquo;, il prévoit d&rsquo;apporter les siens. D&rsquo;ailleurs, Munsoo Kurrimbaccus, porte-parole de l&rsquo;Union of Private Secondary Education Employees, déplore l&rsquo;absence de communication au- tour des protocoles sanitaires pour les enseignants. &laquo;On est dans le flou. Aura-t-on des masques sur place ? Les classes seront-elles pourvues en &laquo;sanitizers&raquo; ? Rien n&rsquo;a été dit par les autorités&raquo;, martèle-t-il.</p>

<p><strong>Chamboulements à l&rsquo;horizon&nbsp; </strong></p>

<p>&laquo;Si certains élèves sont en récréation, d&rsquo;autres seront toujours en classe. Comment va-t-on travailler ? J&rsquo;ai des réserves à ce sujet, notamment sur les possibles dérangements que ce décalage peut entraîner&raquo;, soutient Munsoo Kurrimbaccus. De son côté, un enseignant affirme qu&rsquo;un protocole a été bien défini pour éviter les chamboulements. &laquo;Après les trois premiers cours, les plus petits, dont les classes sont au rez-de-chaussée, seront en récréation. Le risque d&rsquo;interruption des autres classes sera ainsi minimisé. Par contre, les professeurs aussi devront décaler leur récréation ainsi que leur arrivée. Cer- tains devront être au collège dès 7 h 30 pour la réorganisation&raquo;, explique-t-il.</p>

<p><strong>Pédagogie, présence scolaire et activités : recommencer à zéro </strong>&nbsp;</p>

<p><em>&laquo;Ce sera dur et la situation nécessitera un gros travail pour remettre les élèves sur les rails&raquo;</em>, estime un autre enseignant. Le rattrapage sera ardu d&rsquo;autant qu&rsquo;il faudra comptabiliser un certain taux d&rsquo;absentéisme à la reprise.<em> &laquo;Beaucoup de parents ne veulent pas que leurs enfants retournent à l&rsquo;école. Certains m&rsquo;ont dit qu&rsquo;ils préfèrent attendre deux semaines pour évaluer la situation d&rsquo;abord&raquo;</em>, ajoute-t-il. Aussi, le taux d&rsquo;absentéisme devra être considéré. Selon lui, il est aussi important de reprendre les activités scolaires pour le bien-être des étudiants. &laquo;On a déjà dû enlever le Music Day tout comme la journée sportive et celle de remise des prix. Cela fait partie du programme scolaire. Il faudra les reprogrammer&raquo;, insiste-t-il.</p>

<p><strong>Le casse-tête des transports en commun </strong>&nbsp;</p>

<p>Si pendant plusieurs semaines, la distanciation était obligatoire dans les autobus, tel n&rsquo;est plus le cas aujourd&rsquo;hui. Mais qu&rsquo;en est-il de ces véhicules qui assureront le retour des étudiants après les classes ? Cette question taraude les enseignants du secon- daire. &laquo;J&rsquo;ai déjà fait des trajets dans ces transports en commun. On y compte une centaine d&rsquo;étudiants littéralement collés l&rsquo;un à l&rsquo;autre. Cela va poser plus de risques&raquo;, confie un prof. Un de ses homologues affirme que la sortie se fera en deux groupes, soit à 14 h 20 pour les petites classes et 14 h 25 pour le reste. Pour les transports en commun, il incombe aux opérateurs d&rsquo;assurer le protocole sanitaire pour les élèves.</p>