Publicité

Tests de conduite: moniteurs et élèves sont mécontents du court délai entre le dé-confinement total et les examens

21 mai 2020, 14:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Tests de conduite: moniteurs et élèves sont mécontents du court délai entre le dé-confinement total et les examens

Le mécontentement gronde chez les moniteurs d’auto-école comme chez leurs élèves. La raison est le court délai entre la levée totale du confinement, le 2 juin, et la date fixée pour la reprise des examens de conduite par la Trafic Branch, le 4 juin, soit deux petits jours pour transformer en as du volant les derniers-cités, qui n’ont pas conduit pendant plus de deux mois et demi.

Un groupe de moniteurs d’auto-école et bon nombre de leurs élèves sont frustrés et en colère. Autant ils appelaient de leurs vœux un retour à la vie normale et la reprise de ces examens de conduite par la Trafic Branch, autant ils ne s’attendaient pas à ce que ladite reprise soit si près de la levée du confinement. En effet, le dé-confinement total est pour le 2 juin et les moniteurs d’auto-école, qui ont reçu leur Work Access Permit récemment, ont été notifiés que les examens prévus le 19 mars et reportés en raison de l’imposition du couvre-feu national, ont été rééchelonnés par ordre alphabétique, c’est-à-dire que les élèves dont le patronyme commence par A à K doivent prendre l’examen le 4 juin. Ceux dont le nom de famille commence par L à Z doivent se soumettre au même exercice le 5 juin.

Les élèves dont le rendez-vous de test de conduite était pour le 20 mars devront suivre le même classement par ordre alphabétique, soit ceux dont le patronyme commence par A à K, devront se faire examiner le 6 juin alors que pour ceux dont les noms commencent par L à Z, ce sera le lundi 8 juin. Ce schéma se poursuivra ainsi de suite dans les centres d’examens concernés, soit les Casernes centrales à Port-Louis, Curepipe et Flacq. «Ce faisant avec ce rééchelonnement, au lieu de mener ces tests sur 60 jours, ceux-ci seront étalés sur 120 jours», souligne un moniteur d’auto-école.

De leur côté, plusieurs élèves se plaignent du fait que jusqu’au 2 juin, ils ne peuvent sortir de chez eux pour aller prendre leur leçon de conduite car cette activité ne fait pas partie des services essentiels autorisés à opérer. Donc, ils n’auront que deux jours pour se réhabituer au volant et à la route alors que, comme le souligne un élève excédé, «on sait que pour devenir un bon conducteur, seule practice makes perfect. Par cette façon de faire, la Trafic Branch nous envoie droit dans le mur».

D’autres moniteurs interrogés estiment que le gouvernement préconise un strict respect du protocole sanitaire pour éviter une deuxième vague d’infections au Covid-19 alors qu’avec cette reprise des examens, le Trafic Branch fait exactement le contraire de ce qui est demandé. «De notre côté, nous jouerons le jeu. En sus de ne véhiculer qu’un élève masqué et ganté, voire deux, nous porterons nos masques et nos gants et avant et après le passage d’un élève dans notre voiture, nous désinfecterons toutes les parties de la voiture qui auront été en contact avec l’élève. Mais la Trafic Branch n’est pas en train de respecter le protocole sanitaire imposé par le gouvernement et qui interdit les rassemblements de foule, notamment pour les services religieux. Même par ordre alphabétique, ce rééchelonnement des examens mettra dans une même salle, par exemple celle des Casernes centrales, plus de 50 élèves en attente d’être examinés. Et même s’ils portent des masques et des gants, vu la dimension de cette salle, la distanciation physique ne sera pas respectée.»

Par rapport à toutes ces questions, ce groupe de moniteurs d’auto-école demande à la Trafic Branch de repousser les examens qui étaient prévus en mars à août, ceux d’avril à septembre et les examens de mai à octobre et ainsi de suite afin de non seulement respecter le protocole sanitaire et ainsi éviter une deuxième vague de contamination au nouveau coronavirus mais aussi pour permettre à leurs élèves de se réhabituer à la conduite.

Quant aux personnes, qui ont échoué une partie de leur examen de conduite ou sa totalité avant le confinement, elles sont dans le flou le plus total quant à leur possibilité d’obtenir un nouveau rendez-vous d’examen pratique.