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Crowd1: attention au système Ponzi !

17 mai 2020, 20:30

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Crowd1: attention au système Ponzi !

Crowd1 est un nouveau plan d’investissement qui circule principalement sur WhatsApp et les réseaux sociaux. Il promet de gros gains en trois mois, après un investissement initial de 99 euros (soit environ Rs 4 200). Jeudi 14 mai, la Financial Services Commission a émis un «investor alert» invitant le public à s’en méfier.

«Make money from anywhere.» Ce slogan alléchant montre un personnage relax sur une plage, rivé sur son portable. La pub, qui tourne sur les réseaux sociaux, promet d’ailleurs de «earn money 100% online from your mobile phone». Avec le Covid-19 qui a fait gravement s’enrhumer le portefeuille de bon nombre de travailleurs, les plans qui rapportent très vite de l’argent attirent. C’est justement l’un des arguments de vente de Crowd1.

Ce scheme fait miroiter la possibilité de ne plus avoir besoin d’être employé. «Are you looking to supplement your income or looking to shift totally to an online solution?» Il vous suffirait pour cela de pianoter sur votre portable pour gagner de l’argent.

Depuis le mois de mars 2020 – ce qui correspond au début du confinement chez nous, par extension au début des ennuis financiers de nombreux travailleurs – Crowd1 a traversé les frontières, par l’entremise d’étrangers, essentiellement des Sud-Africains, installés à Maurice. Certaines sources s’inquiètent que Crowd1 ait maintenant dépassé le premier cercle des expatriés pour recruter parmi les Mauriciens en réelle détresse financière, attirés par des solutions rapides.

Nous avons pris contact avec deux Sud-Africains, qui invitent les internautes à s’intéresser à Crowd1, sur les réseaux sociaux. Ils n’ont pas souhaité confirmer ou infirmer qu’ils sont bien des agents locaux, ni parler de l’accueil que Crowd1 a eu à Maurice jusqu’à présent.

Avant d’arriver chez nous, Crowd1 se serait déjà implanté dans au moins six pays (voir hors-texte). Suite à des plaintes pour non-paiement des primes promises, ce scheme a fini par attirer l’attention des autorités, comme en Namibie, qui l’a interdit en février (voir hors-texte).

Au mieux, certains le range dans la «zone grise» où la loi ne dit pas que c’est illégal, mais sans dire que c’est légal. Cela, tant que Crowd1 vend un «produit». Au pire, on a vu apparaître le spectre du ponzi scheme ou pyramid scheme, où, pour faire tourner la machine et générer des revenus, il faut continuellement recruter de nouveaux membres.

 

 

 

Qui est derrière tout cela ?

<p>Le nom de Johan Stael Von Holstein, un Suédois, est cité comme étant le Chief Executive Officer (CEO) de <em>Impact Crowd Technology, </em>la maison-mère. <em>&laquo;Crowd1 est la prochaine filiale que Johan Stael Von Holstein veut voir cotée en bourse</em>&raquo;, affirme la vidéo de présentation. Mieux, l&rsquo;aspect &laquo;arnaque&raquo; de Crowd1 est abordé directement dans cette vidéo. &laquo;<em>Ce monsieur ne peut pas être le CEO d&rsquo;une arnaque. Il a dû faire ses propres recherches. Il a déjà une réputation dans le monde des affaires et il doit la sauvegarder.&raquo;</em> La présentation propose de <em>&laquo;taper son nom, vous verrez qu&rsquo;il est dans des sociétés digitales. Il vous parle avec passion, il a vraiment à cœur le bienêtre des gens. </em><em>It&rsquo;s not about the money. It&rsquo;s about putting the power back into people&rsquo;s hands&hellip;&raquo;</em></p>

 

 

 

 

 

Interdit en Namibie, dans la tourmente aux philippines et au Paraguay

<p>Dans un article en date du 24 février, le site du journal sud-africain Business Insider rapporte que la Bank of Namibia a interdit Crowd1 <em>&laquo;get-rich-quick scheme as a pyramid</em>&raquo;. Cela, après une enquête qui aurait montré que ce plan doit éventuellement s&rsquo;écrouler. <em>&laquo;Aussitôt que le recrutement de nouveaux membres s&rsquo;arrête, ceux qui sont au bas de la structure ne recevront plus les primes promises.&raquo; </em>La Bank of Namibia souligne aussi que Crowd1 ne vend pas de produit tangible ni de services. La principale source de revenus étant la vente de packs à de nouveaux venus. Le mois dernier, les Philippines ont émis un <em>&laquo;fraud warning&raquo;.</em> La Securities and Exchange Commission des Philippines a indiqué, dans un communiqué daté du 28 avril, que Crowd1 Asia Pacific Inc, bien qu&rsquo;enregistrée auprès d&rsquo;elle, n&rsquo;est pas autorisée à solliciter des investissements. Les Philippins ont aussi été avisés de ne pas/plus y investir. Un warning similaire de la Comision Nacional de Valores du Paraguay a aussi été émis fin février.</p>

 

 

 

 

 

Un réseau international

<p>Le siège de Crowd1 est présenté comme étant aux Philippines. Avec des bureaux en Suède, en Afrique du Sud, au Nigéria, en Colombie et au Brésil. Une expansion, dans le reste du monde, est prévue aussitôt que le Covid-19 sera sous contrôle. <em>&laquo;They are planning to take over the internet&raquo;,</em> indique-t-on dans la vidéo de présentation.</p>

 

 

 

 

 

Aucune autorisation pour opérer à Maurice

<p>Jeudi 14 mai, la Financial Services Commission (FSC) a émis un <em>&laquo;investor alert&raquo;</em> concernant Crowd1. Le régulateur souligne que les individus ou groupes qui font la promotion de Crowd1 n&rsquo;ont aucune autorisation de la FSC pour opérer chez nous. Le public doit donc se méfier quand il est invité à participer aux plans d&rsquo;investissement de Crowd1.</p>