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Solidarité contre les cambriolages

21 avril 2020, 11:52

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Les malfaiteurs ont enlevé le portail d’entrée de la maison, à Flic-en-Flac, 
avant de profiter de la piscine et des autres aménités.

Jeudi dernier un habitant de Roches-Brunes a été victime d’un cambriolage aux petites heures. Alors que sa famille et lui se reposaient à l’étage, un malfaiteur s’est introduit au rez-de-chaussée de sa maison, en forçant la porte d’entrée. Il a fait main basse sur son ordinateur portable, qui contient toutes ses données professionnelles. 

Une amie, ayant appris cette mésaventure, m’envoya des photos d’individus peu scrupuleux qui, profitant du confinement, avaient investi la maison de sa soeur à Flic-en- Flac. Résidant aux Royaume- Uni, la propriétaire y habite lors de ses séjours réguliers à Maurice. La voisine, ayant remarqué une bruyante présence dans la piscine, a lancé l’alerte, écourtant ainsi les projets de nos petits malins qui s’apprêtaient à camper gratuitement, dévalisant les lieux à la fin de leur séjour ! 

Ce confinement souligne, d’une part, notre capacité à nous constituer en réseau créatif et solidaire, pour court-circuiter la propagation du virus. Il met aussi en exergue cette motivation de redémarrer sur de nouvelles conditions après le confinement. D’autre part, il tire le rideau sur nos défauts qui risquent d’être en porte-à-faux avec notre salutaire reconstruction. 

Comment, par exemple, pouvons- nous envisager de relancer et de vulgariser davantage l’agriculture si les risques de se faire piller ses récoltes ne diminuent pas drastiquement ? Comment consolider nos relations sociales et économiques lorsque la confiance est menacée par les vols et les cambriolages ? 

Nous pouvons certes relativiser, en arguant que les vols existent dans tous les pays du monde mais la prévalence est, tout de même, très nuancée. Il se trouve qu’il y a trois fois plus de cambriolage en Afrique du Sud que chez nous. Cependant, nos foyers sont six fois plus exposés à ce genre de larcins que chez les Singapouriens, par exemple. 

En 2018, la police mauricienne a enregistré 1 680 cambriolages alors qu’à Singapour, 279 cas ont été consignés en 2019. Comment un pays qui compte cinq fois plus d’habitants que nous peut-il faire pour avoir six fois moins de cambriolages ? Ne devrions-nous pas être interpellés par cette disproportion criarde et en chercher les raisons pour rééquilibrer nos actions ? 

En attendant que nos suggestions constructives montent jusqu’aux oreilles des autorités, ne serait-il pas urgent que nous nous montrions encore plus vigilants et doublement prudents ? Surtout, en se rappelant que le meilleur atout pour combattre les mécréants, c’est la collaboration entre voisins. Je crois que nous y arriverons si nous le voulions, si nous en rêvions, si nous partagions et si nous l’exigions. 

Il faut croire en un idéal exigeant, pour combattre l’impact du confinement. Le slogan de la police singapourienne n’est-il pas «Low crime doesn’t mean No crime» ?