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Covid-19: lockdown, des parents s’organisent

24 mars 2020, 10:38

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Covid-19: lockdown, des parents s’organisent

Jessica Mirliflore, de Bambous, a deux enfants, Zayra et Lyam, six et trois ans. «C’était surtout le management qui avait décidé avant même la décision de confinement de nous faire travailler chez nous mais j’ai ensuite trouvé que c’était mieux ainsi», souligne la trentenaire. Dans le secteur touristique depuis neuf ans, Jessica Mirliflore s’occupe des réservations en ligne pour une compagnie spécialisée dans les journées en catamaran, pêche et nage avec les dauphins. Certes, travailler à la maison avec deux enfants n’est pas une sinécure. Elle a d’ailleurs planifié ses journées. «Les enfants se réveillent à 8 heures et, après le bain et le petit-déjeuner, je leurs donne de quoi s’occuper», explique-t-elle. Lecture, coloriages et exercices de calcul tiennent alors les enfants occupés et cela l’aide à se concentrer sur son travail. «Après le déjeuner, ils font une sieste avant de jouer un peu.» Cette routine s’installe peu à peu pour la petite famille. Même si son époux, Jean-Marie ne peut rester à la maison à cause de son travail, Jessica Mirliflore arrive à tenir les rênes.

Anaëlle Augustin a dû faire appel à ses parents pour s’occuper de son fils, Leo, pendant ses heures de travail.

Ziad Peerbux, ancien professeur de langues au collège Le Bocage et père d’une petite fille, Zohra, passe le confinement chez lui tranquillement à Chebel, sa maison faisant aussi figure de centre culturel. Comment s’occupe-t-il ? Qui dit confinement, dit plus de temps avec sa fille unique. Certes en termes d’activités, la famille s’occupe et nous le voyons assez souvent sur des vidéos avec sa fille, qu’il publie sur Facebook. Rattrapage, leçons, alphabétisation, le travail ne s’arrête pas. «C’est infernal, des fois pas possible. Mais je découvre mon enfant encore plus. C’est un autre type d’observation, un marathon papa-fille. Dieu nous donne des occasions de comprendre l’humain qui est juste à côté de chez nous.»

Bon planning

«Ce n’est pas nouveau pour moi. Confinement ou pas, le travail de papa, ce n’est pas tout le temps élémentaire. Mais on fait aussi attention. On a peur pour son enfant. Il faut élaborer un bon planning à la maison.» Néanmoins il pense que le confinement aurait dû être mis en place depuis longtemps. Chez lui, la préparation s’est faite une semaine en famille et il ne manque pas de faire l’éloge de son épouse journaliste, Djemillah Mourade. «Ma femme est très organisée, ce qui rend donc ma tâche plus simple», dit-il en souriant. Pour l’éducation qui sera impactée par le confinement, Ziad estime que les parents doivent s’y mettre car le niveau d’éducation avant le Covid-19, laissait beaucoup à désirer déjà. «Le corona est un mal pour un bien. La société va comprendre la valeur de l’école, les étudiants prendront conscience du bon travail des profs et du personnel non enseignant. Lire, écrire, réfléchir – une rime à méditer car l’avenir de l’éducation, c’est la poésie», rajoute-t-il, sourire aux lèvres.

Leçons particulières tétanisées par le virus

Ziad Peerbux souligne qu’il découvre un peu plus sa fille Zohra depuis que Maurice est en confinement.

Les leçons particulières n’aideront pas cette fois à rattraper les jours de congé forcés. Paralysées par le virus, elles ont également fermé boutique. Vinod Seegum, président du Government Teachers Union, souligne qu’il est en effet interdit de les dispenser en ce temps de confinement. «Les leçons particulières sont tout simplement interdites, que ce soit dans les maisons ou les centres sociaux.»

Qui a dit que confinement signifiait vacances ? Vishal Singh Balluck, éducateur au Vacoas SSS, est certes passé en confinement mais il reste disponible pour ses élèves et s’est organisé pour répondre présent à ses élèves. WhatsApp, Google docs, les astuces ne manquent pas, la motivation encore moins. «Mo pé zis avoy devoir mo ban zèlev kin kontakté mwa, ek mo pou avoy zot korizé la apré, kan zot inn fini avoy mwa devoir la.» Néanmoins il déplore que, même si cette pratique est efficace, ce ne sont pas tous les élèves qui l’adoptent. Génération Confinement veut dire Vacances. «Vous savez ce n’est pas tout le monde qui me contacte. Un ou deux élèves qui ne me connaissent pas m’ont approché.... Quelle ironie !» fustige-t-il. En attendant, Vishal reste joignable sur Facebook.