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Stations-service: la vente du diesel en berne

20 février 2020, 18:45

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Stations-service: la vente du diesel en berne

Les affaires ne sont plus aussi bonnes qu’auparavant pour les détaillants de produits pétroliers. Subhash Hurpaul, secrétaire de la Petrol Retailers Association (PRA), affirme que c’est ce qu’ont observé des détaillants de l’association. L’un des principaux facteurs est sans conteste la recrudescence de stations-service qui poussent comme des champignons à travers l’île, avec pour conséquence la réduction de la part du gâteau impartie à chaque détaillant.

«On dénombre environ 150 points de vente de carburant dans tout le pays, dont une vingtaine de nouveaux venus rien que ces cinq dernières années. Cela, alors qu’on avait promis de ne plus accorder de nouveau permis», s’insurge Subhash Hurpaul.

Sauf que c’est loin d’être l’unique facteur derrière la chute de leurs chiffres. À en croire le secrétaire de la PRA, la vente de diesel aux stations-service est particulièrement en baisse. Une situation qui, selon le secrétaire de la PRA, perdure depuis ces derniers mois, y compris en décembre – connu comme la période où les stations-service tournent à plein régime.

«La vente de l’essence n’est pas affectée car nous continuons à avoir une hausse de véhicules à essence sur nos routes. Par contre, la donne est autre pour le diesel. Des poids lourds, entre autres engins utilisés sur de gros chantiers de développement comme celui du Metro Express, s’approvisionnent directement des Big Four pétrolières à Maurice», poursuit Subhash Hurpaul. Ce qui fait que des camions-citernes livrent le carburant directement sur les chantiers.

C’est ce qu’on confirme chez Larsen & Toubro, société indienne qui a décroché le contrat du projet de Metro Express en juillet 2017 pour la somme de Rs 18,8 milliards. D’ailleurs, celle-ci affirme avoir fait installer des cuves de stockage de produits pétroliers à des points stratégiques (qu’elle ne dévoilera pas pour des raisons évidentes) sur son chantier.

«Nous achetons directement avec Indian Oil par exemple. Nous cherchons le meilleur prix et pour cela nous passons par une procédure d’achat», soutient la porte-parole de Larsen & Toubro. De préciser que le planning est fait de manière que la société ne soit pas en rupture de stock.

Bhooshan Ramloll, Chief Executive Officer de RBRB Construction, n’est cependant pas de cet avis. «Il est vrai que de gros opérateurs, surtout ceux qui font des travaux civils sur les montagnes ou les sites impraticables, par exemple, ont des citernes. Mais cette pratique existe depuis des années. Et c’est complètement faux et aberrant de venir dire que cela affecte le business des détaillants», affirme-t-il.

Pour preuve : sa société s’approvisionne toujours aux stations-service avant d’aller livrer sur les différents sites. Car «avoir une citerne nous coûte plus cher et il y a aussi un problème de vol sur les chantiers. Sans compter que ce n’est pas Monsieur Ramloll qui va tout le temps aller compter le nombre de gallons que transporte le camion-citerne», affirme l’entrepreneur en bâtiment.

Il conclut qu’il y a toutefois pas mal de projets sous contrat de gouvernement à gouvernement (G to G) comme celui du Metro Express, «où l’entrepreneur achète où il le souhaite et n’est assujetti à aucune loi de Maurice». Par contre, aucun des grossistes pétroliers que nous avons sollicités n’a souhaité réagir.