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Plainte devant les Nations unies: Rezistans ek Alternativ donne la réplique à l’Etat mauricien

15 février 2020, 17:45

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Plainte devant les Nations unies: Rezistans ek Alternativ donne la réplique à l’Etat mauricien

À la suite de la réponse de l’État mauricien au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la formation politique Rezistans ek Alternativ (RekA) a envoyé sa réplique, ce samedi 15 février. L’information a été communiquée lors d’une conférence de presse, en présence des représentants de son panel légal, à Moka.

La pomme de la discorde: le rejet des candidatures des membres de RekA pour refus de décliner leur appartenance ethnique lors des dernières élections générales. L’affaire devrait être entendue devant les Nations unies, en mars prochain.

Le 6 novembre dernier, soit à la veille des dernières législatives, RekA alerte le Conseil des droits de l’homme des Nations unies au sujet du rejet des candidatures des siens pour avoir refusé de déclarer leur communauté.

«Ce, alors que Maurice est signataire du pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que du protocole optionnel permettant au Conseil de juger si Maurice est conforme ou pas», a souligné Ashok Subron, porte-parole de RekA.

Me Rex Stephen, représentant légal de RekA depuis quatorze ans, ajoute ceci: «En 2007, RekA a attiré l’attention du Conseil à l’effet que des candidatures ne peuvent pas être rejetées pour refus de déclarer leur ethnicité. Cinq ans plus tard, le Conseil a statué qu’il s’agit, en effet, d’une infraction. Car, dans toutes les démocraties, des personnes ont le droit de se présenter comme candidat à des élections sans avoir des obligations.»

Si, en 2014, le gouvernement du Parti Travailliste (PTr) a voté un mini amendement (valable uniquement pour les élections de décembre 2014) permettant à ceux ne voulant pas déclarer leur communauté d’être des candidats aux élections, les choses n’étaient pas les mêmes. D’ailleurs, suivant la dissolution du Parlement, le 6 octobre dernier, le président de la République par intérim d’alors, Barlen Vyapoory, est venu statuer que les candidats ne peuvent pas opter pour le refus de déclarer leur appartenance ethnique. Conséquemment, RekA a écrit au Conseil, affirmant que les élections générales de 2019 ne peuvent être qualifiées de «démocratiques», et de demander à l’État mauricien de corriger cette disqualification.  

«Dans sa réponse au Conseil, le 6 janvier dernier, Maurice a concédé qu’il a fauté. Non seulement c’est inédit mais le gouvernement a communiqué des informations erronées. Notamment en disant que l’élimination de la déclaration de l’appartenance ethnique était une priorité dans le cadre des amendements qu’il allait apporter au système électoral. Par ailleurs, j’ai appris que Pravind Jugnauth a dit qu’il allait devoir obtenir une majorité de trois quarts au Parlement, qu’il a écouté les discours des memebres de l’opposition d’alors qui auraient dit qu’ils n’allaient pas voter pour cet amendement. Donc, il l’a retiré. Cet amendement n’est jamais venu à l’Assemblée nationale. L’État ne peut pas plaider un cas de force majeure», déclare Me Rex Stephen.

Pour sa part, Ashok Subron affirme que RekA étudie la possibilité d’envoyer une délégation aux Nations unies, en mars prochain. «Apre tou seki nounn trouve, nou nepli kapav fer konfyans leta morisyen», explique-t-il. Si sa demande est agréée, RekA envisage une levée de fonds pour financer le déplacement de la délégation à l'office des Nations unies à Genève. «D’autres actions légales ne sont pas à écarter», renchérit-il.