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Erreur administrative: «Analphabète, j’ai porté le nom de ma jumelle pendant 63 ans»

1 février 2020, 15:00

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Erreur administrative: «Analphabète, j’ai porté le nom de ma jumelle pendant 63 ans»

63 ans. Elle a vécu tout ce temps sans savoir qu’elle portait le nom de sa sœur jumelle et que cette dernière était légalement la mère de ses trois enfants. Ce n’est que la semaine dernière, après avoir saisi la Cour suprême, qu’une décision est tombée, réclamant que la sœur jumelle rectifie le tir pour que la plaignante soit reconnue comme la mère de ses enfants et qu’elle porte son vrai nom. Qu’est-ce qui a pu causer une telle confusion dans la vie de cette sexagénaire qui n’a pas son identité ?

Ramaye Curpen est née à 17 h 30 le 13 novembre 1957 à l’hôpital Victoria, à Candos. De l’union de ses parents, est née sa sœur jumelle, 15 minutes après sa naissance. Les parents ont prénommé la sœur jumelle Luchmaye Curpen. «À partir de mon acte de naissance, j’ai eu après mes 18 ans les numéros de ma pièce d’identité», raconte Ramaye Curpen, aussi connue comme Malini. «J’ai contracté le mariage civil sous le système légal de corps et biens avec Chedumbrum Sanassy Pillay le 10 août 1985 au bureau de l’état-civil de Moka et, avant le mariage, j’ai eu trois enfants avec mon mari d’alors», poursuit l’habitante de Petit-Verger, St-Pierre, qui a sollicité les services de Me Arshaad Inder pour que réparation soit faite par le biais d’une plainte.

Ainsi, raconte la sexagénaire, aucun problème n’avait surgi jusqu’ici. «Ce n’est que lorsque des nouvelles pièces d’identité biométrique ont été émises en 2014 que j’ai découvert que je ne me prénommais pas Ramaye Curpen. Pourtant, je suis Ramaye Curpen.» Ce jour-là, elle a un choc quand l’officier de l’état-civil l’informe que sa pièce d’identité biométrique a déjà été attribuée à une autre personne qui s’appelle Ramaye Curpen. «Après vérification, j’ai découvert que c’est ma sœur jumelle qui a pris ma pièce d’identité et qu’elle est détentrice de mon acte de naissance.» Du coup, elle réalise que, depuis sa naissance, elle a utilisé le nom de sa sœur jumelle. «Analphabète et ignorante de la situation, je portais le nom de ma sœur jumelle et, lorsque je me suis mariée, c’est ma sœur, désormais veuve, qui a été la femme officielle de mon mari», déplore la plaignante. Le comble, c’est qu’elle a effectué des transactions au nom de sa sœur sans le savoir. Ce qui lui a causé d’énormes préjudices.

Par le biais de Me Arshaad Inder, Ramaye Curpen a demandé un ordre de la cour pour qu’elle soit officiellement reconnue comme l’épouse de son mari et sollicite sa sœur, défenderesse dans sa plainte, de faire le nécessaire pour que celle-ci enlève son nom de tout document officiel, en l’occurrence son acte de naissance et sa carte d’identité. «Je souhaiterais aussi que je sois reconnue comme la mère de mes trois enfants et que le Registrar de l’état-civil fasse le nécessaire.» Requête agréée par la Cour suprême.