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Bambous: le tanrec toujours aussi apprécié

24 janvier 2020, 21:43

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Bambous: le tanrec toujours aussi apprécié

Un bon salmis de tanrec ou tangue, cela vous dit? En tout cas, ceux qui sont dans l’ouest en raffolent. Rencontre avec deux chasseurs de tangue de la région.

C’est en sillonnant le village de Bambous, le mardi le 21 janvier que nous tombons sur Steeve et le timing s’avère parfait pour la chasse au tanrec. Ce célibataire de 38 ans a fait de la chasse sa profession. Il est à peine 11 heures et il a déjà obtenu quatre tanrecs qu’il va vendre à ses voisins ou connaissances. Mais pas qu’à eux. Il y a également des automobilistes qui s’arrêtent pour en acheter. Dommage pour eux car les quatre tanrecs ont déjà été réservés par les amis de Steeve. Et oui, selon notre interlocuteur, les tanrecs sont en grande demande. Une fois la chasse terminée, les premiers arrivés sont les premiers servis. À moins que ses amis n’aient réservé au préalable. 

Timide au début, Steeve hésite avant de se livrer. «Mo enn simple chasseur tangue», réplique-t-il. Toutefois, il finit par prendre un peu d’assurance et se confie progressivement. Cet habitant de Résidence-la-Ferme, Bambous, laisse entendre qu’il gagne sa vie en chassant. «Mo enn traser», dit-il. Les temps pluvieux et maussades sont idéals pour la chasse aux tanrecs. En habitué, Steeve sait exactement où trouver les terriers de tanrecs. Une fois repérés, ceux-ci sont chassés avec des outils artisanaux. Le célibataire fait valoir que les tanrecs sont très appréciés des Mauriciens. «À Maurice, le tanrec est un mets très apprécié. Il suffit de savoir comment le préparer.»

Préparation

C’est Patrick Gilles dormenté qui nous en dira plus sur cette fameuse préparation. Ce dernier a acheté les quatre tanrecs à Rs 200 l’unité. Il explique qu’après avoir bien nettoyé l’animal, il faut le vinaigrer pendant deux heures. Par la suite, il faut le faire mariner avec plusieurs épices, notamment avec de la cannelle, du poivre, des clous de girofle, du piment sec, du gingembre, du sel et du vin rouge. Après quelques heures, il procède à l’étape de la cuisson pour une heure à feu doux. 

Idem au Morne

La chasse aux tanrecs est également courante au Morne. Nombreux sont ceux qui attrapent cet insectivore. Vers 15 heures, on croise Jean-Luc Champak, 48 ans, qui vient de terminer sa chasse... Il a obtenu cinq tanrecs. Comme Steeve, Jean-Luc adopte le même principe: les premiers arrivés sont les premiers servis. Pendant l’interview, ce père de famille a déjà écoulé ses cinq tenrecs. Heureusement que cette chasse lui permet d’arrondir ses fins de mois. 

Un insectivore introduit comme source de nourriture dans les îles

<p style="text-align: justify;">Le tanrec ou tangue, est un insectivore terrestre couvert de piquants. Il a l&rsquo;apparence d&rsquo;un hérisson commun, bien qu&rsquo;il en soit très éloigné. Originaire de Madagascar, il a été introduit comme source de nourriture dans certaines îles de l&rsquo;océan Indien comme par exemple à La Réunion, Maurice, les Comores, Mayotte ou encore aux Seychelles. Sa chair est très appréciée en plat cuisiné et sa chasse est réglementée dans certaines îles mais pas à Maurice. Le salmis de tanrec fait partie de la cuisine créole.</p>