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Fin d’année: les commerces n’ont pas le cœur à la fête

11 décembre 2019, 22:09

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Fin d’année: les commerces n’ont pas le cœur à la fête

Plus  que quelques jours pour Noël et le Nouvel an. C’est avec enthousiasme que les Mauriciens s’activent pour les achats ce qui représente une aubaine pour les commerçants en cette période de fêtes. Or, les commerçants n’ont pas tous le sourire aux lèvres en pensant aux ventes. En effet, si fort heureusement l’invasion des saisonniers et marchands ambulants est mieux contrôlée en cette période par les autorités, ceux-ci n’ont toutefois pas disparu au grand désarroi des commerçants. S’ajoute à cela, une baisse du flux des passants auprès des commerces se trouvant près des chantiers du Metro Express, dont à la gare Victoria, à Port-Louis, ou encore à Rose-Hill.

«En ce qui concerne les marchands ambulants il y a eu des rencontres avec la mairie et la police et elles vont contrôler. Les saisonniers restent un problème. Ils s’installent partout et après les gens n’entrent pas dans nos magasins», explique Prakash Permala, président de l’Association des commerçants de Beau-Bassin–Rose-Hill.

 Si les autorités affichent zéro tolérance envers les marchands ambulants qui d’ordinaire envahissent les rues pendant la période des fêtes, ces derniers sont toutefois doués pour jouer à cache-cache avec les policiers ou encore les inspecteurs de la mairie.

«Il y a des marchands ambulants qui vendent les mêmes articles que nous. Je suis dans la restauration et parfois les marchands viennent avec leurs tricycles et vendent à manger. Ce n’est pas forcément une question de prix mais ils sont mieux positionnés que nous, ils vont là où les gens passent. Le temps d’arriver chez moi, le client aura déjà acheté avec le marchand de rue», explique Ismed Abdoolah.

Ce commerçant de Rose-Hill a porté plainte auprès de la mairie de Beau-Bassin–Rose-Hill qui, en effet, dépêche des inspecteurs mais si les marchands décampent, ils reviennent aussitôt l’inspecteur parti. Revoir les prix, revoir le service... toutes ces initiatives, Ismed Abdoolah dit les avoir déjà prises, mais les marchands ambulants ont quand même un impact sur son business.

À ce petit jeu, les marchands ambulants à Port-Louis en jouent aussi. Pour contrer cela, il est prévu qu’à partir de cette semaine, la police et les inspecteurs de la mairie de Port-Louis soient sur le qui-vive de 9h30 à 18h30. Avec les autorités qui durcissent le ton, il ressort que les commerçants subissent moins cette concurrence déloyale des marchands ambulants. Certains ne sont toutefois pas sortis de l’auberge avec maintenant bien moins de personnes qui viennent dans les magasins. La raison ? L’accès est restreint, sinon difficile à cause des travaux pour le Metro Express.

«C’est la circulation piétonnière qui pose problème. Les gens n’arrivent plus à accéder facilement aux magasins et donc passent leur chemin. Si l’accès est difficile, ils n’entrent pas et cela impacte les ventes», précise Prakash Permala.

Ce problème, on le note également à Port-Louis pour les commerçants situés près de la gare Victoria qui est actuellement en chantier. «Dès que la gare a fermé, mon chiffre d’affaires a connu une baisse d’environ 85 %. Pourtant je paie mon permis et la taxe pareillement. C’est une catastrophe pour nous. Nous avons adressé une lettre au bureau du Premier ministre mais nous n’avons pas eu de retour», dit Preetam Soburrun, du restaurant, New Victoria Hotel.

Raj Appadu, président du Front commun des commerçants de Maurice, confirme que les marchands ambulants ne sont pas le seul problème auquel doivent faire face les commerçants. «Nous ne pouvons pas aligner nos prix sur ceux des marchands ambulants car nous avons des frais; des permis à payer, l’emplacement et les travailleurs, entre autres. En cette période il est nécessaire que les forces de l’ordre soient dans les rues jusqu’à tard. C’est aux autorités d’agir.»