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National social inclusion foundation: lueur d’espoir pour les ONG

10 décembre 2019, 22:30

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National social inclusion foundation: lueur d’espoir pour les ONG

Des organisations non gouvernementales (ONG) devraient voir diminuer les soucis financiers auxquels elles font face. Pour cause, la National Social Inclusion Foundation (NSIF), qui succède à la National Corporate Social Responsibility Foundation (NCSRF) selon une annonce dans le dernier Budget, propose de nouvelles mesures pour venir en aide aux ONG. D’ailleurs en ce moment, elle fait appel à ces instances qui recherchent une aide financière.

Déjà, dans les milieux concernés, on laisse entendre qu’en janvier prochain, 174 sur 400 et quelque ONG enregistrées bénéficieront d’un financement régulier. Parmi elles, Caritas, SOS Children’s Village, le centre Idrice Goomany et le Centre Solidarité entre autres. Ce qui différencie ces 174 ONG des autres est le fait qu’elles sont là de manière permanente. «Ces organisations identifiées ont une structure, des employés et un bâtiment entre autres. Elles n’auront plus à frapper à plusieurs portes pour pouvoir avoir de l’argent ou encore en présentant un projet vu qu’elles opèrent déjà pour une cause», explique Vishal Ragoobur, Research and Development Manager à la NSIF.

La NSIF a pour but principal de transformer la NCSRF afin de renforcer son rôle en tant qu’agence gouvernementale clé dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale et apporter davantage son soutien aux ONG qui travaillent à améliorer les conditions des pauvres et des groupes vulnérables.

Différents financements

L’instance qui se veut plus adaptée est en effet devenue l’organe central de financement des ONG. Le processus d’inscription directe des 174 ONG a débuté depuis fin octobre. «Cela se fait dans le dialogue. Chaque ONG est différente l’une de l’autre et a besoin de différents financements. À titre indicatif, nous avons environ Rs 600 millions pour aider ces ONG», ajoute Vishal Ragoobur.

Les petites ONG pourront toujours bénéficier d’aide comme auparavant, en répondant aux appels de la NSIF. En effet, celles qui font partie de cette catégorie ne comptent pas forcément d’employés ni de structure bien définie mais investissent quand même dans des projets. Ces ONG pourront bénéficier d’un montant allant jusqu’à Rs 500 000 dans un premier temps. «Si elles peuvent faire leurs preuves, elles auront plus dans certains cas. Mais pour bénéficier de Rs 500 000, elles doivent au préalable être enregistrées et aussi prouver combien d’argent elles ont géré dans le passé», déclare Vishal Ragoobur.

Toutefois, la NSIF ne remet pas en question la CSR. En d’autres mots, les compagnies privées devront toujours donner 50 % à 75 % des 2 % de leurs «profits chargeable to income tax» à la Mauritius Revenue Authority.

Jusqu’ici beaucoup d’ONG se retrouvaient en difficulté depuis le Budget 2016-2017. C’est lors de ce discours budgétaire que le ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenaraidoo, avait revu complètement le système de CSR en créant la National CSR Foundation vers laquelle les entreprises doivent diriger 50 % des 2 % de leurs profits en 2017 et 75 % l’année financière suivante (dépendant des compagnies qui clôturent leurs comptes soit fin juin, soit fin décembre). Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle législation, plusieurs entreprises qui avaient pour habitude d’aider des ONG ont dû cesser de le faire car elles aussi se retrouvaient dans une situation difficile.

«Accompagner les gens dans le besoin...»

L’annonce de la nouvelle structure a créé une attente particulière chez les ONG en juillet dernier. Chez Caritas, qui compte 16 centres répartis dans 49 poches de pauvreté, la présentation de la nouvelle structure accroche déjà. Patricia Adèle-Félicité, secrétaire générale de Caritas Ile Maurice, explique qu’auparavant, les règlements imposaient qu’il y ait des appels à projets et l’association devait à chaque fois présenter le même projet si celui-ci était à long terme.

«La nature de nos actions fait que nos projets sont automatiquement sur la durée. Nous accompagnons les gens dans le besoin. Et ce qui se passait c’est qu’à chaque fois que le financement reçu s’épuisait, il nous fallait représenter le même projet à nouveau !» relève-t-elle. Cette fois, avance-t-elle, la subvention est plus conséquente et même si elle est payée en tranches, elle permet, une fois l’inscription validée, de recevoir une somme d’argent et de savoir que d’autres décaissements sont prévus durant l’année. De plus, sous les anciens règlements, les appels à projets se faisaient selon des thèmes spécifiques. «Si une année c’était par exemple, la petite enfance, nos projets qui ne concernaient pas cela n’étaient pas pris en considération», soutient-elle.

Autre lacune qui, espère-t-elle disparaîtra, concerne les critères d’évaluation des ONG qui étaient uniformes et applicables à des ONG qui sont, elles, toutes différentes. «Nous étions évalué tout comme une petite ONG qui agit dans un quartier alors que nous avons 16 centres…. Le barème était le même. Cela ne nous convenait pas du tout. À présent, il y a une évaluation pour les grandes associations, une autre pour les plus petites avec des plafonds différents», poursuit la secrétaire générale de Caritas Ile Maurice. Bien que tous ces avantages semblent accrocheurs, Ally Lazer du centre Idrice Goomany et président de l’Association des travailleurs sociaux de Maurice est sceptique.

Pour lui, aussi longtemps que des nominés politiques siégeront au sein de l’organisme gérant l’argent du CSR, il n’y a aucune assurance de transparence. «Il nous faut avoir les gens qu’il faut aux postes qu’il faut. Tant que les nominés politiques feront la pluie et le beau temps au sein de ces organismes, nous n’avons aucune assurance que l’argent récolté ira à l’endroit où il sera bien utilisé», argue Ally Lazer.