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Plages: après les méduses, les chondrophores…

24 novembre 2019, 14:00

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Plages: après les méduses, les chondrophores…

Qui s’y frotte s’y pique. La preuve, plusieurs Mauriciens en ont fait l’amère expérience durant ces derniers jours lors d’une petite baignade dans nos lagons. Suivant une forte présence de «méduses», la National Coast Guard a émis un communiqué vendredi 22 novembre indiquant la présence de cette espèce dans le lagon à Péreybère, Mont-Choisy et Grand-Gaube.

Les victimes, ressentant toutes une forte brûlure, ont reçu des soins dans des cliniques ou à l’hôpital.

Par contre, une autre espèce a été repérée dans les eaux de Grand-Baie, vendredi. Elle ressemble à une mini-méduse, mais ne l’est pas. «Cette espèce n’est plus considérée comme étant une méduse depuis 1954 maintenant», fait comprendre l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo. En effet, la «bébête» fait partie des chondrophores.

Il s’agit de petits organismes marins, donc, qu’on retrouve dans les eaux tropicales et subtropicales du Pacifique, des océans Atlantique et Indien. Bien qu’il ressemble superficiellement à une méduse, chaque individu est en réalité une colonie de polypes hydrozoaires. Parmi les chondrophores, nous trouvons le Porpita Porpita et le Velella.

Travail en osmose

«Ils se rassemblent et travaillent ensemble pour trouver à manger et se protéger. Ils travaillent en osmose», affirme Vassen Kauppaymuthoo. La «bestiole» vit à la surface de la mer et se compose de deux parties principales : le flotteur et la colonie d’hydroïdes. Le flotteur dur est rond, presque plat et large d’un pouce. La colonie d’hydroïdes, qui peut aller du turquoise bleu vif au jaune, ressemble à des tentacules semblables à ceux des méduses.

Toutefois, c’est la première fois que nous les apercevons dans nos eaux. Comment ont-ils atterri là ? «L’espèce de plancton ne lutte pas contre le courant. Tout comme les méduses, ils sont transportés à travers les océans et finissent par se rapprocher de nos côtes et s’échouent quelquefois sur les plages», explique l’expert. «De plus, ils peuvent être présents mais nous ne les remarquons pas à cause de leur petite taille

Ne vous fiez pas à l’apparence. Malgré ses belles couleurs et son aspect inoffensif, le chondrophrore fait mal. «Cette espèce ne pique pas comme la méduse», signale notre interlocuteur. «Lorsqu’on s’approche d’elle et qu’elle sent un changement de pression d’eau, elle ouvre son sac d’air et lâche son venin…»

Une petite piqûre qu’il ne faut pas prendre à la légère. Il faut tout de suite aller se faire soigner ou cela peut causer une infection ou laisser de longues traces rouges sur le corps.

Les méduses, également trouble-fête

Tout comme le chondrophore, la méduse peut faire mal. Il s’agit d’organismes planctoniques, qui se déplacent au gré des courants marins et se multiplient dans des conditions favorables. Elles sont transportées à travers les océans et finissent par se rapprocher de nos côtes et s’échouer sur les plages, entraînant des piqûres, qui peuvent être mortelles pour les humains, ou de graves brûlures et des cicatrices.

Il existe deux phénomènes complémentaires, liés à la pluviosité, qui favorisent la multiplication des méduses. Cela se produit quand les eaux sont chargées en nutriments (nitrates et phosphates) apportés par le ruissellement des terres agricoles et les pluies. Cela favorise alors la multiplication du plancton dont se nourrissent les méduses, provoquant ainsi leur présence autour de nos côtes.

Et deuxièmement, les fortes chaleurs créent une couche plus salée en surface. Quand le sel est plus dense, les méduses descendent vers le fond et créent un courant qui fait remonter les nutriments vers la surface, favorisant la multiplication du plancton. Il y a également certains facteurs environnementaux contribuant à leur multiplication : le réchauffement climatique, des couches océaniques supérieures, la pollution et le stress causés par des événements météorologiques.

Petit conseil : regardez où vous mettez les pieds.