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Arrivées touristiques: pourquoi certains pays sont à la baisse

23 octobre 2019, 14:30

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Arrivées touristiques: pourquoi certains pays sont à la baisse

Dans le manifeste électoral du gouvernement sortant, présenté ce mercredi 23 octobre, au chapitre économie, le tourisme arrive en deuxième position, avec la volonté de diversifier l’offre touristique, notamment vers la Chine et le Moyen-Orient. Il serait temps.

Car, de janvier à septembre 2019, Maurice a enregistré 1 424 visiteurs étrangers de moins comparés à 2018. Le dernier relevé de Statistics Mauritius révèle une baisse plus importante de l’Angleterre, la Chine, du Népal et de l’Iran. Quelles en sont les raisons?

4 072 et 20 723 visiteurs de moins d’Angleterre et de la Chine: les chiffres de Statistics Mauritius interpellent. Idem pour le Népal, l’Iran et Bahreïn, dont la chute en termes d’arrivées touristiques varie entre 34% et 46% de janvier à septembre 2019 face aux taux de 2018. Pourquoi Maurice ne trouve plus grâce aux yeux de ces touristes? Pour Umarfarooq Omarjee, directeur commercial et du développement d’Omarjee Holidays, cette baisse n’est pas surprenante : «C’est une tendance internationale. Actuellement, Maurice accueille environ 1,3 million de touristes annuellement alors que sa capacité est de 2 millions».

À qui la faute pour cette baisse? Premièrement, affirme-t-il, vers 2015/2017, les problèmes climatiques ont affecté les Antilles et Cuba, destinations alors privilégiées par les Français et les Britanniques respectivement, ce qui les a orientés davantage vers Maurice. Cependant, l’île a également été touchée par une haute saison cyclonique, notamment depuis 2018. Par conséquent, le mauvais climat associé aux fêtes a induit une mauvaise expérience touristique répertoriée sur des sites comme Trip Advisor et auprès des tour-opérateurs.

Du côté d’Air Mauritius, on nous confirme d’ailleurs une baisse de 6% pour Londres, avec 75 000 sièges pour la desserte de janvier à septembre 2019. «Nous avons enregistré 14 000 sièges vides sur Londres, par contre, sur Paris, il y a eu une légère augmentation», déclare une source de la compagnie d’aviation nationale. Selon elle, les incertitudes du Brexit ont eu une incidence également sur la chute de la demande sur le marché anglais.

Réduction de 1,5 % des sièges

Globalement, de janvier à août 2019, Air Mauritius a déployé un total de 1,44 million de sièges sur l’ensemble de son réseau, soit une réduction de 1,5%. Sur ce total, 1,04 million de passagers ont voyagé laissant environ 400 000 sièges non vendus, soit une augmentation de 6 % de places vides à bord des vols opérés par le transporteur national.

Généralement, la baisse traduit également un ralentissement de la demande de plusieurs marchés, en particulier celui de la Chine. «Cette économie connaît un ralentissement, notamment en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis et l’affaiblissement du Yuan face au dollar américain», constate-t-on à Air Mauritius. De plus, la demande pour le voyage long courrier au départ de la Chine vers la Nouvelle Zélande, l’Australie, le Sri Lanka et Maurice a considérablement chuté.

Parallèlement, Umarfarooq Omarjee évoque la complexité de cette clientèle : «Les touristes chinois ne sont pas des «repeaters». Ils ont vu la mer, font des photos et voilà. Leur «focus» est différent». D’ailleurs, Ajmal Tincowree, directeur d’agence de Shamal Travels, affirme que la chute des arrivées chinoises se reflète également dans le taux de location de voitures : «Auparavant, nous avions un volume conséquent de réservations. Par exemple, cela variait entre 2 à 3 par jour. Désormais, ce taux est de 1 à 2 par semaine. Globalement, cela représente une baisse de 40%».

En ce qui concerne le Népal, le déclin dans les arrivées touristiques s’explique par le fait que ces étrangers venaient davantage pour le travail à Maurice et moins pour du tourisme. Graduellement, les Bangladais ont aussi pris le pas sur ces ouvriers, accélérant la baisse. Pour l’Iran, le nouveau régime présidentiel des États-Unis a eu des conséquences sur les accords précédemment signés. Ceci a entraîné des difficultés pour les devises ainsi que des restrictions aériennes.

Agir au niveau de la concurrence

Quelles sont les solutions? «Il faut agir au niveau de la concurrence. Des stratégies pour investir et dynamiser davantage le marché chinois sont en cours», soutiennent nos interlocuteurs. Maurice se distingue car elle permet aux touristes de vivre diverses expériences sur plusieurs lieux. Par contre, dans d’autres îles comme les Seychelles, ces derniers sont limités à la plage et l’hôtel, explique Umarfarooq Omarjee.

Selon lui, le ciblage d’autres marchés est également requis : «Nous devons consolider la clientèle d’Allemagne, de France et d’Angleterre et nous ouvrir aux pays scandinaves, l’Europe de l’Est et la Chine». La proximité avec les touristes et les offres de dépaysement sont également à développer, conclut-il.

Ces destinations qui continuent de croître

Si certains visiteurs boudent Maurice, pour d’autres en revanche, l’île se popularise. Selon les chiffres d’Air Mauritius, Paris enregistre une croissance de 1,3%; Rodrigues, 7,4%; Madagascar, 6,8%; Johannesburg, 11% et Cape Town, 21%. Et selon les derniers chiffres de Statistics Mauritius, le nombre de visiteurs de la France a augmenté de 6% entre janvier à septembre 2018 comparé à 2019. Idem pour l’Arabie Saoudite qui a crû de 40% et l’Italie qui recense une hausse de 14% de visiteurs.