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Côte-d’Or Smart City: remous à Landscope après des allégations de favoritisme

8 octobre 2019, 22:00

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Côte-d’Or Smart City: remous à Landscope après des allégations de favoritisme

Quelque 2 000 arpents de terre pour la premiere phase de Cote-d’Or Smart City allaient etre alloues a deux promoteurs, aux depens de 30 autres. Alors qu’ils ne cochent pas tous les criteres… Ce que dément le Chief Executive Officer de Landscope, Naila Hanoomanjee.

Tout est à refaire. Landscope Ltée reprend à zéro l’exercice d’allocation des terres dans le cadre du projet Côte-d’Or Smart City. Et pour cause : la semaine dernière, le State Law Office a eu vent d’allégations de favoritisme en faveur de deux promoteurs aux dépens de 30 autres et a recommandé au conseil d’administration de ne pas aller de l’avant avec le choix établi.

Tout est parti d’un document envoyé par le président de Landscope, Gérard Sanspeur, le mois dernier, aux membres du conseil d’administration de cette entité, les avisant des risques potentiels qu’ils encourent et des problèmes que cela engendrerait s’ils apposaient leur signature sur les lettres d’intention reçues. Des lettres qui auraient été avalisées par la Chief Executive Officer, Naila Hanoomanjee, elle-même.

Aucune preuve de marché

L’express s’est procuré une copie du document en question, long de 12 pages. La possibilité de poursuites judiciaires ou encore que des membres du board aient à faire face à une responsabilité criminelle y est même évoquée. Gérard Sanspeur explique surtout les raisons pour lesquelles le choix des promoteurs, qui suscitent toute la controverse – soit le Côte-d’Or Smart City JV et l’Ergoma Consortium –, va à l’encontre des règlements prescrits dans l’Expression of Interest (EOI) lancée par Landscope en décembre 2017.

L’EOI recherchait des promoteurs en vue de développer quelque 2 000 arpents de terre pour la première phase du projet Côte-d’Or Smart City. Cinquante-neuf applications avaient été reçues par Landscope et 32 promoteurs présélectionnés. Or, le 17 mai 2019, unelettre émanant du ministère des Finances, et destinée à Naila Hanoomanjee, recommande de considérer les deux promoteurs cités ci-dessus. Dans la lettre en question, dont une copie est en possession de l’express, il est explicitement mentionné que c’est le Conseil des ministres qui a accepté cette recommandation.

Cependant, cette manœuvre est loin d’être perçue d’un bon oeil par Gérard Sanspeur. L’une des raisons inquiétantes qu’il évoque dans le document est le fait que les deux promoteurs n’ont pas soumis leur programme d’investissement proposé. Celuici devait indiquer le début et l’échéance de leurs projets respectifs, un aspect qui constitue l’une des conditions de l’EOI.

Qui plus est, ces promoteurs n’ont fourni aucune preuve de marché solide corroborant leur demande d’acquisition, fait ressortir le président de Landscope, qui dit redouter que leurs intentions ne s’arrêtent qu’à la spéculation foncière, d’autant plus que la valeur de ces terres ne fait qu’accroître.

Finalement, Gérard Sanspeur rappelle qu’il n’était jamais question d’allouer la totalité de ces terres à un seul ou deux promoteurs et que Landscope Ltée «ne peut agir sur la base des recommandations faites par le Conseil des ministres». Il propose donc que des avocats indépendants soient nommés au cours d’un nouvel exercice de sélection et que l’avis de l’Attorney General soit sollicité avant d’émettre une lettre d’intention, ce qui prendrait au moins trois ou quatre mois. «Il est essentiel qu’une compagnie comme Landscope agisse dans la transparence», insiste-t-il.

Contactée par l’express, Naila Hanoomanjee a formellement démenti les rumeurs de favoritisme à l’égard des deux promoteurs. «Aucune décision n’a encore été prise. Ce ne sont que des spéculations», soutient-elle.

 

Un des promoteurs nie les allégations

<p style="text-align: justify;">Avinash Gopee, le CEO de <em>Nundun Gopee Ltée</em>, dément tout favoritisme à son égard. Sa compagnie s&rsquo;est jointe à Max City et à Eris Property pour former la société Ergoma, l&rsquo;un des promoteurs montrés du doigt. <em>&laquo;Le consortium a fait sa demande comme les autres soumissionnaires et nous attendons une réponse.&raquo;</em></p>